Le gouvernement japonais a déclaré vendredi 23 avril un nouvel état d’urgence à Tokyo et dans trois autres départements du Japon, à trois mois du début des Jeux olympiques (JO) prévus dans la capitale japonaise, face à une vive recrudescence locale du coronavirus. « Aujourd’hui, nous avons décidé de déclarer un état d’urgence dans les préfectures de Tokyo, Kyoto, Osaka et Hyogo », a annoncé le premier ministre, Yoshihide Suga, en évoquant l’augmentation des variants dans les nouvelles infections.
Les mesures seront plus strictes que le précédent état d’urgence imposé dans certaines parties du pays en janvier, tout en restant bien plus légères que les confinements décrétés dans d’autres parties du monde depuis plus d’un an. Les établissements servant de l’alcool (restaurants, bars, karaoké…) devront fermer leurs portes à partir de ce dimanche jusqu’au 11 mai inclus, ainsi que des centres commerciaux et les grands magasins.
« Nous avons un fort sentiment de crise, avait déclaré plus tôt dans la journée le ministre japonais en charge de la lutte contre le virus, Yasutoshi Nishimura. Nous ne serons pas en mesure de contenir les variants qui ont de puissantes capacités infectieuses, à moins de prendre des mesures plus fortes que jusqu’à présent. »
Aucune incidence sur les JO, selon les autorités
Pour des médias locaux, ces mesures, qui coïncideront avec les congés de la « Golden Week », période de l’année où les Japonais voyagent beaucoup habituellement, pourraient impliquer la suspension de certaines lignes de train et d’autocar pour limiter la mobilité.
Les autorités des préfectures concernées sont également susceptibles d’interdire l’accès des spectateurs à des manifestations sportives, mais des responsables ont insisté sur le fait que les mesures d’urgence n’auraient aucune incidence sur l’organisation des JO de Tokyo.
L’archipel nippon, qui a très vite fermé ses frontières en 2020, a connu une crise sanitaire relativement limitée, avec moins de 10 000 décès liés au Covid-19 officiellement recensés depuis janvier 2020. Mais les infections ont augmenté au cours de l’hiver, malgré un deuxième état d’urgence dans une grande partie du pays, et ont rebondi à nouveau après la levée de ce dispositif en mars. Les autorités d’Osaka, la préfecture actuellement la plus touchée, ont déclaré que les établissements de santé locaux étaient déjà débordés.
La vaccination au Japon avance quant à elle à un rythme d’escargot, entre prudence médicale, freins réglementaires et lourdeurs bureaucratiques : moins de 1 % de la population a été vaccinée pour l’heure. Les organisateurs des JO assurent malgré tout que le rythme du déploiement n’aura pas d’impact sur l’événement. Ils en ont déjà interdit l’accès au public venu de l’étranger, et doivent encore décider du nombre de spectateurs locaux qui pourraient être admis.
« Nous serons en mesure d’organiser les Jeux même sans vaccination, a répété mercredi à la presse le directeur général des JO de Tokyo, Toshiro Muto. Bien sûr, si les vaccins sont disponibles, ce serait un avantage (…). Mais en ce qui nous concerne, indépendamment du vaccin, nous prendrons des mesures fortes contre le Covid-19 pour pouvoir organiser les Jeux. »
Source : Le Monde.fr