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Début août, le Japon a retiré la Corée du Sud des Etats bénéficiant d’un traitement de faveur en termes de relations commerciales. Conséquence : les Sud-Coréens tournent le dos aux produits nippons.

Conséquence du boycott des produits japonais, la sortie du dernier film mettant en scène le très populaire chat robot Doraemon a été reportée en Corée du Sud.
Conséquence du boycott des produits japonais, la sortie du dernier film mettant en scène le très populaire chat robot Doraemon a été reportée en Corée du Sud. Kim Hong-Ji/Reuters

Cet été, Tokyo et Séoul se sont lancés dans une guerre commerciale. Début juillet, le gouvernement japonais imposait un strict contrôle de certaines exportations vers la Corée du Sud et, le 2 août, retirait le pays d’une liste d’Etats bénéficiant d’un traitement de faveur. Autant de décisions qui ont ulcéré l’opinion publique sud-coréenne, déclenchant une campagne de boycott des produits nippons.

Vêtements Uniqlo, bières Kirin, produits laitiers Morinaga se voient snobés par les consommateurs. Un gros chat robot bleu a également pâti des tensions : Doraemon, personnage de mangas autour duquel gravite tout un univers de livres, jeux vidéo ou produits dérivés.

Film privé de sortie

Ainsi le 39e opus de la série de films Doraemon – Doraemon : Nobita no getsumen tansa ki (« Doraemon : chroniques de l’exploration de la Lune par Nobita »), de Shinnosuke Yakuwa – a vu sa sortie, prévue le 14 août sur les écrans sud-coréens, reportée sine die. Un choc pour un pays où le personnage, venu du futur pour aider le jeune Nobita, a toujours été très populaire. Imaginé par le duo de mangakas Fujiko Fujio et paru pour la première fois dans des revues spécialisées en 1969, Doraemon, comme les autres produits du secteur culturel japonais, fut interdit en Corée du Sud jusqu’en 1998, quand le président progressiste Kim Dae-jung a accepté une ouverture du marché de son pays, réalisée par étapes jusqu’en 2004.

Cette nouvelle politique entérinait pourtant une situation de fait. La culture pop nippone circulait avant 1998, plus ou moins frauduleusement, dans le sud de la péninsule. La version papier de Doraemon a été publiée – officieusement et avec l’apparence du héros légèrement modifiée – dès décembre 1994 par les éditeurs Daewon CI et Rainbow Comics. Nobita y était rebaptisé No Jin-gu.

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Pour ce qui est du dessin animé, il circulait dès les années 1980 en cassettes VHS. Certains Sud-Coréens ont longtemps cru que le personnage était une création locale. La première diffusion légale remonte à 2001, avec la programmation sur la chaîne MBC de la première série télévisée de 1979. Depuis, les produits figurant le chat robot, films, séries, jeux vidéo, y sont largement accessibles.

Evénements annulés

Doraemon n’est pas le seul produit culturel japonais à se voir boycotté. Le dessin animé Butt Detective the Movie, de Miho Hirayama, est sorti le 11 juillet. Il n’a attiré que 134 000 spectateurs. Echec similaire pour Detective Conan : Konjo no fisuto (« Detective Conan : le poing en saphir bleu »), de Tomoka Nagaoka, sur les écrans depuis fin juillet. Des inquiétudes planent pour Boku wa Iesusama ga Kirai (Jesus), d’Hiroshi Okuyama, et Tenki no ko (Weathering with you), de Makoto Shinkai, deux films nippons devant sortir en août et octobre. Le conseil municipal de Jecheon, à environ 150 kilomètres au sud-est de Séoul, a demandé de retirer les longs-métrages japonais à l’affiche de son 15e Festival international de musique et de film (JIMFF, du 8 au 13 août).

Source : Le Monde.fr

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