Deux morts et un blessé. Le lourd bilan de la fusillade déclenchée par une nouvelle recrue des Forces japonaises d’autodéfense (FJA, l’armée nippone) soulève des questions sur l’encadrement des militaires et nuit à l’image d’une institution confrontée à de sérieuses difficultés d’enrôlement.
Agé de 18 ans, l’auteur des coups de feu a été mis en examen jeudi 15 juin pour avoir tué deux instructeurs, le sergent-chef Yasuchika Kikumatsu, 52 ans, et le sergent Kosuke Yashiro, 25 ans. Il a blessé aux jambes un troisième sous-officier. Il semble que la cible du jeune militaire était spécifiquement Yasuchika Kikumatsu. Il aurait tiré sur les deux autres gradés parce qu’ils tentaient d’intervenir. « Je m’excuse sincèrement pour le choc infligé à la population », a réagi le ministre de la défense, Yasukazu Hamada.
Le général Yasunori Morishita, chef d’état-major des FJA terrestres, a expliqué lors d’une conférence de presse qu’aucun élément particulier n’avait été détecté lors des entretiens préalables au recrutement de l’auteur des coups de feu. « Yasuchika Kikumatsu n’était pas l’instructeur direct du suspect », a-t-il précisé. Il a annoncé la création d’une commission d’enquête chargée d’établir les liens entre la jeune recrue et M. Kikumatsu, et de déterminer si l’auteur des coups de feu avait fait face à des problèmes depuis son enrôlement. Les FJA ont suspendu tous les exercices de tir prévus sur leurs 83 sites d’entraînement.
La jeune recrue avait intégré les Forces d’autodéfense en avril. En tant que cadet, il suivait la formation préliminaire de trois mois au sein du 35e régiment d’infanterie basé dans le quartier de Moriyama, à Nagoya (centre). Le 14 juin, 120 militaires devaient participer à un exercice de tir à balles réelles à 300 mètres. Parmi eux, 70 cadets, sur le point d’être brevetés.
Difficultés de recrutement
Alors qu’il attendait son tour, le jeune homme – qui effectuait sa cinquième séance d’entraînement au tir depuis son intégration – a engagé le chargeur de son fusil d’assaut Howa Type 89, alors qu’il n’avait pas reçu l’autorisation de le faire. Un supérieur lui a ordonné d’arrêter. Il n’a pas obéi. Il a alors ouvert le feu sur des sous-officiers présents après avoir crié : « Personne ne bouge ! »
La dernière fusillade mortelle impliquant des membres des FJA remonte à 1984. Un militaire de 21 ans avait ouvert le feu lors d’un entraînement sur une base de Yamaguchi (sud-ouest), faisant un mort et trois blessés. Il avait pris la fuite, mais avait été rattrapé.
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Source : Le Monde.fr