Objectif et motivation
Apprendre le japonais attire, mais fait peur. Intrigue, mais dissuade. Une fois dans l’apprentissage, les débuts sont enthousiastes, nous commençons à pouvoir lire un peu, à comprendre des bribes de discussions c’est la joie, puis arrivent la fatale démotivation et les questionnements, lorsque nous nous apercevons qu’il y a encore beaucoup à apprendre et que nous sommes loin de pouvoir parler et comprendre le japonais courant. C’est la désillusion, la tristesse puis nous finissons par nous faire une raison. Cet article a pour but de vous aider dans votre apprentissage. Ce phénomène, tous les apprenants l’ont vécu même les plus brillants. L’essentiel est de rester lucide et de se poser les bonnes questions. Et cela n’est pas différent pour les autres langues, loin de là.
Il faut ainsi vous poser la question : pourquoi ai-je envie ou besoin d’apprendre le japonais ? Qu’est-ce qui me motive ? Mes amis japonais, pouvoir discuter avec eux dans leur langue ? Pouvoir lire et voir directement des mangas et animes dans la langue ? La culture, pouvoir avoir accès à un riche patrimoine littéraire, ou pouvoir comprendre la parole des différents maitres en arts ? Etc.
Toutes ces questions vous apporteront la clé qui déverrouillera votre motivation. À partir de la réponse, vous serez apte à vous donner un objectif sur le long terme. Aussi, vous devez avoir une motivation encore plus forte si votre apprentissage se fait seul. Je vous conseille vivement de vous entourer de personnes dans le même cas et de prendre contact avec des personnes qui suivent des cours auprès de professeurs qualifiés. C’est pour cela que nous vous invitons à vous inscrire sur le forum : Japonologie.com Forum, à poser des questions, participer et ne pas hésiter à partager ce lien avec d’autres apprenants afin de développer une grosse communauté d’apprenant et partage votre amour pour la langue.
« Mais moi je veux juste parler japonais ! »
Si vous ne voulez que « parler » japonais, effectivement vous échapperez à l’apprentissage « douloureux » des différents systèmes graphiques. Mais pour combien de temps ? En effet, il arrivera un moment dans votre apprentissage de la langue où vous vous heurterez à un palier infranchissable. Ce palier ne peut être franchi que par l’écriture. C’est pour cela que je vous conseille vivement d’apprendre dès le début les bases de l’écriture. Ainsi votre apprentissage oral sera embelli par la richesse de vos lectures et par l’apprentissage de l’écriture. Je pense fortement que c’est un leurre de ne vouloir que parler, car :
- Vous passerez à côté de tout ce qui fait la richesse de la langue
- Vous ne pourrez répéter uniquement ce que vous avez pu entendre et assimiler, et il vous sera difficile d’utiliser d’autres mots, verbes, tournures.
- Au Japon, bien que nous pouvons souligner la présence de panneaux en langue occidentale, cela n’est qu’une infime partie face à ceux en langue japonaise. Et ne parlons pas des restaurants en dehors de la capitale ou autres magasins, etc. essentiellement en japonais.
- etc.
Pourquoi apprendre l’écriture ?
L’écriture et la lecture vont vous servir d’appui pour votre mémorisation. Effectivement, pouvant lire les idéogrammes votre apprentissage sera plus rapide et plus profond, vous comprendrez où se situent les mots, particules et verbes. Dessinant ainsi une sorte de « carte » mentale, vous permettant de décortiquer une phrase orale, l’analyser puis ajouter ou changer les mots afin de construire de nouvelles phrases.
Le japonais facile ou difficile ?
Alors le japonais facile ou difficile ? Eh bien, la question en elle-même n’a pas vraiment de sens. En effet, comment dire qu’une langue est difficile ou facile ? En la comparant à d’autres langues ? Mais là, encore c’est un leurre, qu’est-ce qui peut être comparable au japonais ? Bien que les kanjis soient empruntés au chinois, les deux langues sont très différentes.
Cela est pareil pour le français, une langue facile ? Tout apprenant ou même natif français vous dira que non. Concernant le japonais, nous allons nous baser sur des faits pour répondre à la question, aussi la question de capacité d’assimilation ne dépendra que de vous.
Le japonais :
- Ne connait pas de genre ou de nombre. (Expliquer à un étranger pourquoi nous disons « un » soleil en français. 😉 C’est-à-dire que : un/une étudiant(e) n’a pas de sens en japonais, c’est le contexte qui définit de qui nous parlons. Cela est pareil pour le nombre un/des livre(s). (Bien qu’avec des personnes nous pouvons définir le genre, vous verrez cela plus tard ;))
- Il n’y a que 2 verbes irréguliers ! (Comparé à l’anglais…)
- Sur le plan de la grammaire, il n’y a que le passé et le présent. Pour parler du futur, nous utilisons des verbes au présent avec des mots indiquant le futur (demain, dans une semaine, l’année prochaine, etc.)
- Il y a énormément de synonymes ! Ou des mots approchant le sens, donc si vous ne savais pas dire un mot, vous en avez des centaines quasi similaires voire similaires.
- En oral : les particules (lien) sont dans la majorité du temps omissent. Il suffit également d’énoncer un verbe pour qu’une phrase soit correcte, bien entendu cela dépende du contexte.
- En oral : il n’y a pas de tons ! À l’instar du chinois (4 tons) ou du vietnamien (6 tons), le japonais n’est pas une langue tonale, bien qu’il y a des accents. Pour un étranger, toutes les syllabes peuvent être prononcées facilement, il y a juste le « R »/« L » qui est proche du « R » espagnol/arabe roulé. Ainsi que le « n » qui est nasalisé.
Alors, comparez cela à une autre langue. 😉
Qu’est-ce qui est difficile dans l’apprentissage du japonais ?
« Le système d’écriture du japonais est de loin le plus complexe de toutes les langues du monde : c’est un mélange d’idéogrammes (kanji venus de la Chine) et de deux systèmes phonétiques appelés kana 仮名 (hira-gana et kata-kana inventés par les Japonais). »[1]
Certes complexe, mais pas impossible. Pour l’écriture, tout est une question de mémorisation, de travail régulier et surtout de méthodologie. Il y a effectivement un effort important à apporter pour lire et écrire du japonais, mais cet effort est de toute façon porté par l’oral. C’est-à-dire que nous devons apprendre souvent par cœur des expressions, verbes, mots, etc. faisant ainsi travailler notre mémoire, donc nous facilitant l’apprentissage de l’écriture et de la lecture. Aussi plus nous travaillions notre mémoire (avec le fait d’apprendre à oublier), plus les choses deviendront aisées. C’est ainsi que quelques années plus tard vous pourrez apprécier le fruit de votre travail. 😉
Gambatte !
[1] Reïko SHIMAMORI, Grammaire japonaise systématique, J. Maisonneuve, Paris, 2000.
Pour vous aider dans votre apprentissage, voici quelques ouvrages intéressants à se procurer, dont les fameux manuel de kunio et les minna no nihongo :
Pour les minna no nihongo, il faut pour chaque niveau prendre le manuel français + le manuel japonais (dans le manuel français vous trouverez les traductions, points sur la grammaire, verbes, ainsi que le vocabulaire à connaître de la version japonaise, cette méthode marche par couple de livre)