Hirake Nihongo : Leçon 9 – kore wa haha ga totta shashin desu | 第9課 これは母がとった写真です

(Cette suite de leçon est à utiliser avec le manuel d'apprentissage du japonais Hirake Nihongo. Et se combine avec le cours Analyse et exercices de japonais à l'INALCO. Les Sources de l'article et les liens pour acheter les manuels se trouvent en bas.)

« C’est une photo que ma mère a prise (=prise par ma mère) »

Ce que vous allez apprendre dans cette leçon :

  1. Qu’est­-ce qu’une proposition déterminante ?
  2. Comment insister sur le fait qu’une action a lieu après une autre action
  3. Comment dire qu’une action a lieu en même temps qu’une autre action
  4. Comment demander une confirmation ou son assentiment à notre interlocuteur
  5. Comment proposer à notre interlocuteur de faire quelque chose ensemble
  6. Comment donner le nom de quelque chose ou de quelqu’un

Unité 1

 

1.1. 

これは  新宿へ行く  バスです。

Traduction littérale : Ceci est un bus qui va à Shinjuku. (= C’est un bus qui va à Shinjuku.)

   La partie en gras de cette première phrase, 新宿へ行く shinjuku e iku, s’appelle une proposition déterminante. Elle porte ce nom car elle sert à déterminer le nom qui la suit immédiatement, en l’occurrence, basu ‘un bus’. Elle correspond à la partie en gras de la traduction française, que l’on appelle proposition relative.

Le saviez-vous ?

La proposition relative est une subordonnée introduite par un pronom relatif (en l’occurrence, qui). Elle est un complément de l’antécédent (appelé aussi « tête » de la relative, afin de couvrir aussi les langues comme le japonais où « l’antécédent » suit la relative) de ce pronom relatif, en l’occurrence, « (un) bus ». Quel bus ? Un bus (tête de la relative) qui (pronom relatif) va à Shinjuku. Le pronom relatif français nous permet de savoir quelle est la fonction grammaticale de la tête de la relative (ou, ce qui revient au même, de son antécédent) dans la proposition relative. Si le pronom relatif utilisé est qui, alors son antécédent a la fonction de sujet dans la relative, p. ex. : L’homme qui parle est mon ami ; si c’est que sa fonction dans la relative est celle d’un objet, p. ex. : L’homme que tu as vu est mon ami. On parle respectivement de relative sujet et relative objet. Vous remarquerez que dans les deux cas la phrase matrice (traditionnellement appelée proposition principale, c’est là‐dedans que vient s’insérer la proposition relative en français) est la même : L’homme est mon ami, et qu’à l’intérieur de cette phrase matrice la fonction grammaticale du groupe l’homme est toujours celle de sujet…

   Pourquoi avoir recours à une proposition déterminante (ou bien dans le cas du français, à une proposition relative) ? Eh bien, tout simplement parce que nous voulons préciser de quel type de référent (bus, en l’occurrence) nous voulons parler. En effet, la phrase これはバスです。(Ceci est un bus.) est trop générale et ne nous permet pas de faire une déclaration restreinte qui ne concernerait qu’une catégorie de bus, notamment ceux qui vont à Shinjuku. Aussi, en japonais, nous rajoutons devant le nom dont nous voulons restreindre la portée une proposition que l’on appellera déterminante et qui ressemble en tout point à une proposition conclusive, si ce n’est qu’elle ne peut avoir son prédicat qu’à une forme qui relève du registre neutre (p. ex., forme du dictionnaire pour les verbes et les qualificatifs variables à l’aspect inaccompli). Dans cette leçon nous verrons uniquement des exemples avec des propositions déterminantes dont le noyau est verbal (=dont le prédicat est un verbe).

 

Traductions des autres phrases du 1-1 :

2. Montre(z)-moi, s’il vous (te) plaît, le(s) dessin(s) que Michiko a fait(s).

(la tête de la relative est le(s) dessin(s) et sa fonction dans la relative est celle d’objet)

 

3. Le parc dans lequel/où je vais souvent est très vaste.

(la tête de la relative est le parc et sa fonction dans la relative est celle d’un complément oblique [=complément circonstanciel de lieu])

 

4. Qui est (sont) la (les) personne(s) qui n’est (ne sont) pas venue(s) à l’école hier ?

(la tête de la relative est la (les) personne(s) et sa fonction dans la relative est celle de sujet)

 

5. Quel est le jour de la semaine où nous n’avons pas cours ?

(la tête de la relative est le jour de la semaine et sa fonction dans la relative est celle d’un complément oblique [=complément circonstanciel de temps])

 

Vous remarquerez deux choses :

1) S’il est différent du sujet de la phrase matrice, le sujet de la proposition déterminante est toujours présent et suivi de la particule ga, ou éventuellement, no1. En revanche, il n’est pas possible d’utiliser la particule wa à la place. Donc si vous rencontrez une phrase dans laquelle vous avez l’impression que le sujet de la déterminante est marqué par wa, cela veut dire que le sujet de la déterminante coïncide avec celui de la phrase matrice et que par conséquent il a été effacé, et vous êtes en réalité devant le thème de la phrase matrice qui est également le sujet de la déterminante. Ceci peut nous permettre de distinguer entre :
みちこさんは買ったビールを全部飲んだ。vsみちこさんが買ったビールを全部飲んだ。

Michiko san wa katta biiru wo zenbu nonda. vs Michiko san ga katta biiru wo zenbu nonda. Dans la première phrase nous avons Michiko san wa qui ne peut signifier que Michiko est à la fois le sujet de la phrase matrice et de la proposition relative, et que sa deuxième occurrence dans la proposition relative a été effacée : Michiko san wa (Michiko san ga) katta biiru wo zenbu nonda. Le sens est ‘Michiko a bu toute la bière qu’elle a(vait) achetée.’

En revanche, dans la deuxième phrase, le fait que Michiko soit marquée par la particule ga nous montre qu’elle est le sujet de la déterminante, mais également qu’elle n’est pas le sujet de la phrase matrice ! Donc le sens de la deuxième phrase, hors contexte, serait ‘J’ai bu toute la bière que Michiko avait achetée.’

2) Il n’y a pas de pronoms relatifs en japonais. En raison de cela, nous ne disposons pas d’indices explicites pour connaître la fonction grammaticale de la tête de la proposition déterminante à l’intérieur de celle‐ci, si ce n’est le contexte, le sens de la tête… et le bon sens, bien sûr ! En effet, quelle que soit la fonction grammaticale du nom ‘déterminé’ (=modifié) par une proposition déterminante à l’intérieur de celle‐ci (fonction sujet, objet, oblique) la proposition déterminante prend invariablement place immédiatement devant le nom en question (qui constitue sa ‘tête’) et ne comporte aucun indice de la fonction grammaticale de ce dernier à l’intérieur d’elle‐même.

Tableau

Le tableau à la page 115 vous rappelle comment obtenir les formes neutres d’un verbe. Vous avez tout d’abord la forme affirmative neutre (valeur contextuelle de présent/futur) et la forme négative neutre de l’inaccompli, et ensuite la forme affirmative neutre (valeur contextuelle de passé)2  et la forme négative neutre de l’accompli. La forme négative neutre à l’inaccompli s’obtient en rajoutant le suffixe –nai, qui se comporte en tous points comme un qualificatif variable3, à la base en –a (=radical consonantique plus /a/) des verbes du premier groupe, et directement au radical dans le cas des verbes du deuxième groupe :

kak­u ‘j’écris/j’écrirai’ => kak­a (= base en –a) + nai => kakanai ‘je n’écris pas/je n’écrirai pas’

La forme négative neutre de l’accompli étant en réalité la forme de l’accompli du qualificatif nai ‘(c’est) non‐existant = il n’y a pas’, on l’obtient comme pour n’importe quel qualificatif variable :

tanoshi­i ‘(c’est) agréable’ => tanoshi­katta ‘c’était agréable’

On remplace donc le –i final, qui chez les qualificatifs variables correspond à la désinence, par –katta. On aura donc pour les verbes (cf. tableau) :

(watashi ga) kakana­i ‘je n’écris pas/je n’écrirai pas’ => kakana­katta ‘je n’ai pas écrit’ (+ bun ‘phrase, texte’

= ‘une phrase que je n’écris (n’écrirai) pas/que je n’ai pas écrite’)

(watashi ga) mina­i ‘je ne regarde(rai) pas’ => mina­katta ‘je n’ai pas regardé/vu’ (+ eiga ‘film’ = ‘un film que je ne regarde(rai) pas/que je n’ai pas regardé’)

 

1­.2.

わたしは子供とき、北海道にいました。

 

Traduction littérale : Moi, (au) temps de (mon) enfance, j’étais (selon contexte, =j’habitais ou =j’ai été [je suis allé et j’ai passé un certain temps]) à Hokkaidô.

Le nom  toki  ‘temps ; époque’ est également utilisé pour traduire le français ‘quand, lorsque’. Ainsi la phrase ci‐dessus pourra être traduite de la façon suivante : Lorsque j’étais enfant (=Dans mon enfance), j’habitais à Hokkaidô. Comme il s’agit d’un nom à l’origine, lorsque ses modifieurs (=déterminants) sont des noms ou bien des qualificatifs invariables ils seront suivis, respectivement, de no ou de na, qui proviennent historiquement de formes déterminantes d’anciennes copules.4

 

Traduction des autres phrases du 1‐2 :

Je suis allé à l’étranger pour la première fois lorsque j’avais 23 ans (lors de mes 23 ans). Venez à la maison lorsque vous aurez du temps libre.

(Attention ! hima étant ici un qualificatif invariable ‘(qui a du temps) libre’ en fonction déterminante, il est suivi de na devant toki !)

A quel moment (Dans quelles circonstances) écoutez­vous de la musique, Kim ?

J’écoute de la musique (aussi bien) lorsque je me sens seul, (que) lorsque je m’amuse, (que) lorsque je travaille (=étudie).

 

Attention ! donna est un interrogatif qui nous permet d’interroger sur la (les) caractéristique(s)/qualité(s) (le type/le genre) du référent du nom qu’il modifie, et correspond plus précisément à ‘quel genre de’. Il s’agit donc de décrire ce référent, la plupart du temps à l’aide d’un qualificatif, comme ici. Les autres membres de la série sont konna, sonna et anna. Veillez à ne pas le confondre avec dono qui se traduit également par ‘quel’, mais avec lequel il s’agit tout simplement d’identifier parmi d’autres le référent du nom qu’il modifie.

 

Remarque : Dans les deux exercices à la page 116 sont introduits les noms tokoro ‘endroit’ et mono ‘chose (=objet concret)’ qui, précédés d’une proposition déterminante adaptée, servent à traduire des phrases aussi variées que ‘un endroit où l’on vend bon marché diverses choses’ (ex. 1 phrase 3) et ‘une chose qui fait quoi’, c’est‐à‐dire ‘un objet qui sert à faire quoi ? ou à l’aide duquel on fait quoi ?’ (ex. 2 phrase 1)

____________________________

1 Cette dernière option est à éviter lorsque le sujet de la déterminante est immédiatement suivi d’un nom, car dans ce cas‐là on pourrait l’interpréter comme relevant d’une structure déterminante N1 no N2.

2 On l’obtient de la même façon que la forme en –te vue à la leçon 7, si ce n’est qu’en lieu et place du /e/ final nous avons un /a/.

3 Ce qualificatif sert par ailleurs de forme négative neutre à la copule existentielle aru ‘exister ; il y a’!

4 L’emploi de toki modifié par une proposition déterminante à prédicat verbal (se terminant par un verbe à la forme neutre) ne sera présenté qu’à la leçon 16.


Unité 2

 

2.­1.

わたしはご飯を食べてから、テレビを見ます。

 

Je regarde la télévision après avoir mangé.

 

La forme en –te suivie de la particule kara nous permet d’insister sur le fait que l’action de la phrase matrice (proposition principale), en l’occurrence わたしはテレビを見ます。Je regarde la télévision, a lieu après celle de la proposition subordonnée (わたしが)ご飯を てから après avoir mangé.

 

Suivant les cas il peut s’agir de renforcer l’idée de succession de deux actions, ou alors d’un contraste entre deux états : un « avant » et un « après ». Dans le deuxième cas de figure on peut rendre cette structure, selon le contexte, par « dès  que » ou encore

« depuis que ».

 

Vous remarquerez que tout comme avec les propositions déterminantes, le sujet de la subordonnée en –te kara est effacé s’il coïncide avec celui de la phrase matrice qui porte alors habituellement la marque de thème wa. Dans le cas contraire, c’est‐à‐dire si le sujet de la subordonnée en –te kara est différent de celui de la phrase matrice (proposition principale), il sera obligatoirement présent et marqué par la particule ga.

Sachez aussi que –te kara, à la différence de la forme en –te, n’est généralement pas répété dans le cadre d’une même phrase.

Traduction des autres phrases du 2.­1. :

Mangez-le(s) après l’(es) avoir bien lavé(s) !

Nous commencerons l’exercice d’écoute après que tout le monde sera arrivé/dès que tout le monde sera là. (minna est marqué par ga car il est bien le sujet de la subordonnée en –te kara, mais pas de la phrase matrice)

 

Le saviez-vous ?
En français aussi, il existe des contraintes lorsque le sujet de la phrase matrice et de la subordonnée n’est pas le même, seulement elles n’affectent pas le marquage dudit sujet, mais la forme verbale utilisée. Ainsi, si vous regardez de près les traductions données plus haut des phrases japonaises où le sujet est le même dans la phrase matrice et dans la subordonnée et celles où ce n’est pas le cas, vous constaterez que dans le premier cas le français utilise une tournure à infinitif passé (après avoir fait quelque chose), tandis que dans le deuxième cas de figure on a une subordonnée introduite par que et la forme verbale est conjuguée.

 

2.­2.

わたしはテレビをながらご飯を食べます。

Je mange (tout) en regardant la télévision.

 

Le morphème –nagara qui vient se suffixer à la base en –i pour les verbes du premier groupe, et au radical pour ceux du deuxième5, exprime la simultanéité entre l’action de la proposition subordonnée dans laquelle il apparaît et l’action exprimée par le verbe de la phrase matrice (proposition principale). Le sujet des deux doit être identique !

Dans cet exemple, la forme minagara ‘en regardant’ nous dit que l’action exprimée par ce verbe a lieu en même temps que l’action exprimée par la forme du prédicat de la phrase matrice qui est tabemasu ‘je mange’. C’est évidemment l’action exprimée par le verbe mis à la forme en –nagara qui est considérée comme étant secondaire, accompagnant en quelque sorte celle exprimée par le verbe de la principale.

 

Tout comme avec la forme en –te, la forme en –nagara ne porte pas de marque de temps. Celle‐ci apparaît sur le prédicat de la phrase matrice.

Sachez aussi que –nagara n’est généralement pas répété dans le cadre d’une même phrase.

Traduction des autres phrases de 2.­2.

Min a chanté tout en jouant du piano.

Ne conduisez pas en fumant, s’il vous plaît !

 

2­.3.

一週間一度作文の授業があります。

Nous avons un cours de rédaction une fois par semaine.

 

Ce paragraphe présente l’utilisation de la particule ni avec un sens distributif après une unité de temps et suivi de l’indication d’une quantité (nombre de fois, de pages, etc. par unité de temps). Cette structure nous permet de donner la fréquence avec laquelle survient un événement donné.

Traduction des autres phrases de 2­.3. : 

Les jeux olympiques ont lieu une fois tous les quatre ans. Lisez deux à trois pages par jour de ce livre, s’il vous plaît !

 

2­.4.

わたしは友だち写真を見せます。

Je montre une (des) photo(s) à mon (mes) ami(e)(s).

 

Voici une autre fonction que peut remplir cette même particule ni. Vous vous souvenez sans doute que dans la leçon précédente nous l’avons rencontrée avec un sens de ‘but ; destination’. Les exemples étaient avec des verbes de déplacement et des points de chute inertes (l’université, la chambre, Tokyo, etc.). Or, ni peut également être utilisée lorsque le ‘point de chute’, le ‘but’ ou la ‘destination’ de l’action exprimée par le verbe est un être humain. Il correspond alors à un des usages de la préposition à, et sert à marquer le destinataire, ou encore le bénéficiaire, de l’action exprimée par le verbe.

Traduction des autres phrases de 2.­4. :

J’ai posé une (des) question(s) au professeur.

Kan a enseigné (appris) les caractères chinois à Maria. (Cette phrase sonne bizarrement, mais hors contexte tout est possible. Le plus probable, d’un point de vue pragmatique, est qu’il s’agisse d’un ou des caractères en particulier que Maria ignorait, comme par exemple ceux d’un nom propre, et que Kan lui a tout simplement ‘donnés’)

J’ai offert des chocolats à Yumi.

Le verbe ageru s’utilise pour dire ‘donner, offrir’ lorsque le donneur c’est moi. Si c’était Yumi qui m’avait offert des chocolats, j’aurais dû dire Yumi san wa watashi ni chokoreeto wo kuremashita en utilisant le verbe kureru qui veut dire la même chose, mais s’utilise lorsque quelqu’un me donne quelque chose.

Voir l’exemple suivant.

Chon m’a offert des fleurs.

 

2­.5.

ハンさんはマリアさんからかさを借りました。

Han a emprunté un parapluie à Maria.

 

La traduction ne le montre pas, mais la particule kara nous permet d’exprimer ici la

source : D’où Han tient­il son parapluie ? De Maria.

De la même façon que ni, qui indique une cible ou une destination concrète ou abstraite, kara peut exprimer une origine ou une source concrète ainsi qu’une origine ou une source abstraite.

 

Traduction des autres phrases de 2­.5. : 

Je reçois l’argent d’un employé de la banque (litt., d’une personne de la banque)

J’ai reçu ce cadeau de John.

Morau s’utilise le plus souvent pour parler de quelque chose que l’on reçoit et qui ne nous appartient pas au départ, comme un cadeau, par exemple. C’est recevoir avec l’idée de bénéfice. Uketoru est son équivalent formel, qui met en relief uniquement l’acte de recevoir et peut être utilisé aussi lorsque l’on reçoit quelque chose qui nous appartient, comme l’argent que nous avons déposé dans une banque, par exemple. Il est ainsi plus proche du français réceptionner.

2­.6.

Ici sont présentés les termes utilisés pour parler de(s membres de) sa propre famille et de celle de quelqu’un d’autre. Il est fondamental de bien apprendre ces termes et de ne pas les confondre ! Vous remarquerez qu’en japonais il existe deux termes pour frère et deux termes pour sœur, différenciés selon l’âge :

frère aîné (ani/o(­-)nii(-­)san) <= frère cadet (otōto/otōto(­-)san),

sœur aînée (ane/o(-­)nee(-­)san) <= sœur cadette (imōto/imōto(-­)san).

____________________________

5 On peut aussi dire qu’il remplace le suffixe de politesse –masu.


Unité 3

 

3­.1.

つかれたでしょう

Vous (Tu) êtes (es) sûrement fatigué.

 

Nous avons déjà rencontré la forme conjecturale de l’élément (la copule) desu, qui est deshō, à la leçon 6. Seulement dans cette dernière elle était utilisée pour parler soit des caractéristiques (ou qualités) probables (déduites/induites sur la base d’une conjecture), soit des actions (futures), d’un référent qui n’est pas physiquement présent dans la situation d’énonciation. Il s’agissait d’actions qui pourraient avoir lieu, mais dont on n’était pas sûr qu’elles aient lieu. On avait donc traduit les verbes ou qualificatifs, toujours à une forme neutre de l’inaccompli, suivis de deshō en rajoutant ‘probablement’, ‘sûrement’ ou encore ‘sans doute’, et les prédicats nominaux suivis de deshō par ‘il/elle doit être X/est sûrement X’, où X remplace le nom utilisé dans l’énoncé.

Dans cette leçon nous découvrons que deshō peut également se référer aux actions de notre interlocuteur, auquel cas il s’agit de lui demander une confirmation de ce que nous croyons qu’il fait/a fait ou alors d’émettre une conjecture sur son état (voir ex. 1). Mais il peut aussi s’agir de lui demander de confirmer un jugement que nous émettons (ex. 5)

Nous voyons également que deshō peut être utilisé après une forme de l’accompli, relevant bien entendu du registre neutre (–ta), affirmative ou négative. Un tableau récapitule les formes du registre neutre que les verbes, les qualificatifs et les noms suivis de desu prennent devant deshō. Vous remarquerez que dans le cas des noms suivis de desu, seules sont données les formes négatives de l’inaccompli et de l’accompli, ainsi que la forme affirmative de l’accompli, celle de l’inaccompli se confondant avec deshō :

 

学生です=> 学生でしょう          mais              学生だった=> 学生だったでしょう

 

Traduction des autres phrases de 3­.1. :

Chin, tu as (sûrement) bu, non ? (la jeune fille du dessin à droite voit que son ami a l’air éméché et lui demande de confirmer son hypothèse). Attention aussi au sens de (o)sake qui bien souvent se traduit par ‘alcool’ et non pas ‘saké’.

Oui, (juste) un peu de whisky… (dake veut dire seulement, mais sukoshi dake ‘litt. un peu seulement’ se traduit mieux comme ‘juste un peu’)

Entrez (litt. à l’intérieur) ! Vous avez sûrement eu froid dehors. Elle est bien cette montre, non/tu ne trouves pas ?

 

3­.2.

さあ、がんばりましょう

Bon, au travail ! (litt. efforçons-­nous de bien faire ce que nous sommes censés faire !)

 

La forme en –mashō est un (ex)hortatif, c’est‐à‐dire qu’elle sert à exhorter notre, ou nos, interlocuteur(s) à se joindre à nous dans une action commune. Pour l’obtenir, rien de plus simple : il suffit de remplacer l’indice du registre poli –masu par –mashō.

 

Traduction des autres phrases de 3­.2. :

C’est fatiguant tout ça (litt. On est fatigués, non ?). Reposons­-nous un peu ! Chantons tous ensemble !

 

3­.3.

どこかいいレストランで食事をしましょう。

Allons manger dans un bon restaurant quelque part !

 

Il s’agit d’un indéfini qu’on a obtenu en rajoutant la particule ka à l’interrogatif doko ?’. On a de la même façon nani ka quelque chose’, dare kaquelqu’un’ et itsu kaà un certain moment’ (cf. Leçon 2, Unité 2). Vous observez que cet indéfini apparaît sans l’intermédiaire d’aucune particule devant un groupe nominal qui comporte des qualificatifs (ex. 1, 2 et 4) ou même une proposition déterminante (ex. 3).

 

Il s’agit ici de présenter l’emploi combiné de ces indéfinis avec un nom et son déterminant : doko ka (déterminant) tokoro ; nani ka (déterminant) mono ; dare ka (déterminant) hito ; itsuka (déterminant) toki etc.

Exemples : なにかおいしいもの、どこかいい/しずかなところ、だれかおもしろい人, だれか その話を知っている人、いつかひまなとき

Traduction des autres phrases de 3.­4. :

Préparez(­moi/nous) quelque chose de bon aujourd’hui !

Je chargerai de ce travail quelqu’un qui a(it) une voiture. (litt. Je demanderai à quelqu’un qui etc.)

A un moment lorsque vous aurez du temps libre, allons jouer au tennis ! (litt. faisons du tennis !)

 

3.­4.

わたしは松下いいます

Je m’appelle Matsushita. (litt. Moi, on (me) dit : Matsushita)

 

Voici un autre emploi de la particule to, que l’on connaît déjà comme servant à exprimer le sociatif (appelé encore comitatif6 : faire quelque chose avec quelqu’un. Ici on voit son emploi comme particule de citation (du discours direct), appelée aussi quotatif. Elle est couramment utilisée devant les verbes de parole, comme iu ‘dire’ et suit ainsi ce qui est dit. Or, dans cette leçon nous n’allons voir que des exemples avec ce verbe où le sens global est figé et correspond au français ‘s’appeler’.

 

Traduction des autres phrases de 3­.5. :

Cette fleur s’appelle asagao (=belle‐de‐jour).

Comment cela s’appelle-­t-­il en japonais (en utilisant l’interrogatif nani, qui devant to se réduit à nan, on pose donc une question sur le nom d’un objet, mais on peut également demander le nom de quelqu’un, p. ex : おなまえは何といいますか。)

Ça s’appelle daruma (figurine à vœux dont on remplit les yeux, vides au départ : le premier lors de la formulation du vœu, le deuxième à sa réalisation).

Ça s’appelle zōni et c’est un plat que l’on mange le jour de l’an. (Le zôni est un bouillon constitué de mochi (餅, gâteaux de riz), légumes et sauce soja ou miso blanc)

 

On peut bien sûr faire intervenir cette structure à l’intérieur d’une proposition déterminante comme dans les trois exemples suivants, auquel cas le verbe iu restera à la forme du dictionnaire (qui relève du registre neutre, proposition déterminante oblige) :

 

Ça là-­bas c’est un oiseau qui s’appelle mejiro (en français, zostérops du Japon…).

On a eu un cou de fil de quelqu’un (d’une personne) qui s’appelle Nakayama.

I est employé dans une société qui s’appelle Mec (=The Most Efficient Chemistry).

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6 Qu’on appelle aussi le to d’accompagnement.


 

Source des leçons sur le Hirake Nihongo :
Vous pouvez retrouver les fiches sous forme de pdf/word sur les sites de :

 

Concernant les livres, ils sont disponibles dans les boutiques parisiennes de :




Lien vers la dixième leçon de hirake nihongo : http://www.japonologie.com/langue-japonaise/grammaire/hirake-nihongo-lecon-10-watashi-wa-piano-ga-hoshii-desu

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