« Sayonara charbon ! ». Entonnant ce slogan, trois créatures Pikachu géantes sautillent, ce jeudi 5 décembre, devant les portes du parc des expositions madrilènes où se déroule jusqu’au 13 décembre le Sommet de l’ONU sur le climat (COP25). Dans leurs énormes pattes jaunes, elles tiennent des pancartes exigeant du Japon qu’il « arrête de financer le charbon » ou de mini-éoliennes en carton. Accompagnés d’une douzaine de militants écologistes venus du Japon, mais aussi d’Inde, du Bangladesh, d’Indonésie, du Vietnam ou des Philippines, ces Pokémon sont venus faire pression sur le premier ministre Shinzo Abe, profitant de la caisse de résonance qu’est la COP.
« Des banques publiques et privées japonaises financent des projets de charbon destructeurs dans des pays en voie de développement comme l’Indonésie, où les centrales de charbons existantes ont déjà provoqué des problèmes de santé, des expropriations de terre et de graves atteintes aux droits de l’homme, assure, au micro, Ayumi Fukakusa, militant des Amis de la Terre, au Japon. Il faut que le Japon cesse de dépenser des milliards de dollars de nos impôts dans ces projets sales et destructeurs de climat. »
Pas de relèvement de ses engagements
Le gouvernement japonais enchaîne, ces derniers temps, les camouflets sur la scène internationale à propos de sa politique climatique. Fin novembre, il est apparu que l’ONU avait refusé au premier ministre, Shinzo Abe, la possibilité de prononcer un discours lors du sommet de septembre sur le climat, en raison de son absence de politique environnementale ambitieuse. « Ce devait être un sommet d’annonce de plans d’action, et non de platitudes », avait insisté le secrétaire général de l’ONU, Antonio Gutteres.
Dans les couloirs de la COP25, il semble évident pour tous les observateurs que le Japon ne rehaussera pas ses engagements en matière de lutte contre le réchauffement climatique, comme l’y invite l’accord de Paris. Le 3 décembre, le pays s’est même vu décerné le « fossile du jour » par l’ONG Climate Action Network, pour dénoncer son attachement au charbon.
« Le Japon n’a pas beaucoup de ressources naturelles fossiles et nous avons adopté une politique de réduction de la dépendance à l’énergie nucléaire, a déclaré Shinjiro Koizumi, ministre japonais de l’environnement, le 29 novembre. Nous devons reconnaître qu’une grande quantité d’électricité est nécessaire à une grande puissance économique. »
Source : Le Monde.fr