Les Etats-Unis ont tenté jusqu’au dernier moment d’infléchir les positions des autres Etats à propos des accords de Paris sur le climat. Le sommet a été dominé par les rencontres du président américain avec des dirigeants illibéraux comme Poutine, Bolsonaro et Erdogan.

Par et Publié aujourd’hui à 10h23, mis à jour à 10h41

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Lors de la réunion du G20, à Osaka (Japon), vendredi 28 juin.
Lors de la réunion du G20, à Osaka (Japon), vendredi 28 juin. BRENDAN SMIALOWSKI / AFP

Le G20 se veut l’enceinte garante du multilatéralisme. En surfant sur ses faiblesses, profitant de l’hostilité aux valeurs libérales du camp des dirigeants populistes, comme le président russe Vladimir Poutine ou le Brésilien Jair Bolsonaro, Donald Trump l’a quelque peu subverti. Le président américain a imposé sa feuille de route en jouant d’alliances de circonstances sur des questions essentielles comme le climat et le commerce, pour imposer ses vues au profit des Etats-Unis.

Si bien que le communiqué final, samedi 29 juin, du sommet du G20 d’Osaka au Japon traduit plus une stagnation sur les acquis – dont l’objectif était déjà de limiter les dégâts face à Trump – qu’une avancée par rapport aux sommets passés, de Buenos Aires en 2018 et de Hambourg en 2017. Le texte contient un appel à réformer l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et à maintenir les marchés ouverts. Sur le climat, la même configuration qu’à Buenos Aires a été adoptée : les 19 pays signataires de l’accord de Paris de 2015 ont reconfirmé qu’il était irréversible. Sans les Etats-Unis.

Discussion « directe » avec Bolsonaro

Les négociations ont été, de l’avis des participants, très dures, en raison de l’intransigeance américaine. Les Etats-Unis ne voulaient plus de ce qui avait été, selon un participant des négociations, « sécurisé lors des deux G20 précédents, c’est-à-dire le format 19 + 1 », soit les 19 signataires de l’accord de Paris d’un côté, les Etats-Unis de l’autre. Comme à Buenos Aires, la partie de la déclaration finale consacrée au climat précise que les signataires de l’accord de Paris renouvellent leur engagement à le mettre en œuvre. La sortie des Etats-Unis de l’accord, prise en 2017 par Donald Trump, est rappelée.

A Osaka, les Américains ont tenté de convaincre d’autres pays de les suivre. Le Brésil, la Turquie, ou encore l’Arabie saoudite auraient été tentés. Mais en face, l’Union européenne, le Canada et, dans une moindre mesure, la Chine, ont bataillé pour éviter une reculade.

Tout au long des discussions dans la nuit de vendredi à samedi, interrompues vers 5 heures du matin samedi, le front porté par Emmanuel Macron et Angela Merkel a « tenu face à cette ligne » américaine visant à revenir sur les acquis passés, selon l’Elysée. La négociation « s’est arrêtée sur ce blocage politique » avant de reprendre et de se débloquer dans la matinée du samedi.

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Toujours dans l’optique de maintenir leur unité face aux Américains, la France, la Chine et l’ONU, ont, lors d’une rencontre trilatérale dans la matinée du 29 juin, « réaffirmé leur engagement fort pour renforcer la coopération internationale sur le changement climatique et garantir une application totale et efficace de l’accord de Paris ».

Source : Le Monde.fr

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