La méfiance envers Donald Trump incite la Chine et le Japon à surmonter leurs divergences dans le domaine commercial.
LE MONDE | • Mis à jour le |Par Frédéric Lemaître (Hongkong, envoyé spécial)
Merci Donald Trump ! Si seize pays asiatiques parviennent enfin à conclure en novembre un accord de libre-échange qui concernerait la moitié de la population mondiale, c’est en grande partie au président américain qu’ils le doivent. Depuis cinq ans, les négociations faisaient du sur-place ou presque. Mais le week-end dernier, la situation s’est emballée.
Premier acte : le ministre singapourien du commerce et de l’industrie, Chan Chun Sing, indique, samedi 1er septembre, que les négociateurs de seize pays asiatiques, (les dix de l’Asean, plus la Chine, le Japon, la Corée du sud d’une part et l’Australie, la Nouvelle-Zélande et l’Inde de l’autre), se sont mis d’accord sur les éléments clés d’un accord mais qu’il reste maintenant aux dirigeants politiques à le valider, sans doute en novembre. Deuxième acte : Shinzo Abe, le premier ministre japonais, déclare dans un entretien à un quotidien japonais que les relations entre la Chine et le Japon sont « complètement revenues à la normale ». Une rencontre au sommet avec le président chinois XI Jinping n’est pas exclue. On a même appris lundi 3 septembre que les deux hommes pourraient se voir dès la semaine prochaine, en Russie, en marge d’un sommet régional organisé par Vladimir Poutine.
Washington désormais jugé peu fiable
« Au début, il y avait de nombreuses divergences entre les trois principaux acteurs, le Japon, la Chine et l’Inde mais, depuis le Japon constate que la Corée du sud devient un partenaire privilégié des Etats-Unis avec lesquels elle a renégocié le traité de libre-échange précédent et la Chine subit une guerre commerciale de la part de Washington. Ces deux pays sont donc désormais très intéressés par un accord qui constitue une sorte de police d’assurance vis-à-vis de Washington désormais jugé peu fiable. Et si ces deux pays poussent véritablement en faveur d’un accord, il est difficile à l’Inde, traditionnellement protectionniste, de ne pas y adhérer et d’être…
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