Au Japon, le remède anti-Covid-19 se savoure dans les salles obscures, à coups de sabre à découper les démons. Depuis sa sortie, le 16 octobre, Kimetsu no Yaiba, Mugen Ressha-hen (« Demon Slayer – Le Train de l’infini »), de Haruo Sotozaki, n’en finit pas d’enchaîner les records. Le long-métrage d’animation tiré du manga Kimetsu no Yaiba (« Demon Slayer », publié depuis 2019 en France chez Panini Comics), de Koyoharu Gotouge, avait généré le 2 novembre 15,8 milliards de yens (environ 128 millions d’euros) de recettes et s’était hissé au classement des dix films les plus rentables de l’histoire dans l’Archipel.
La chanson thème, interprétée par LiSA, domine même les charts nippons depuis la sortie du film. Les aventures de Tanjiro Kamado, un vendeur de charbon de l’ère Taisho (1912-1926) qui cherche à se venger de démons qui ont massacré sa famille et qui veut aider sa sœur, Nezuko, elle-même transformée en démon, à retrouver sa forme humaine, ont séduit plus de 12 millions de spectateurs en à peine plus de deux semaines d’exploitation.
Evoqué par le premier ministre
Le phénomène est tel que même le premier ministre, Yoshihide Suga, l’a évoqué au Parlement, se disant, le 2 novembre, prêt à répondre aux questions d’un membre de l’opposition « dans un souffle de concentration intégrale », une technique de respiration utilisée par le héros au moment des combats.
La chanson thème, interprétée par LiSA
Des familles souhaitent donner le nom des héros à leurs enfants et l’émission matinale de la chaîne privée TBS s’est fait l’écho d’un « Kimehara », contraction de « Kimetsu » et « harassement », pour qualifier le harcèlement visant celles et ceux n’ayant pas vu le film. L’énorme succès de ce dernier suit d’ailleurs celui du manga paru dans la revue spécialisée Weekly Shonen Jump.
Les 22 volumes reliés déjà publiés se sont écoulés à plus de 100 millions d’exemplaires et le vingt-troisième et dernier doit sortir en décembre. Comme souvent pour les publications populaires, le titre a été décliné en une série télévisée diffusée en 2019, un jeu vidéo et même une comédie musicale.
« Le personnage confronté à une injustice et qui la surmonte par ses efforts et sa volonté a pu être un soutien pour les spectateurs. » Ryota Fujitsu, critique
La belle histoire s’est toutefois accompagnée d’une polémique. La confirmation, en mai, que l’auteur du manga était en réalité une autrice – âgée d’une trentaine d’années et originaire de la ville de Fukuoka (sud-ouest) – a suscité de vives réactions au Japon, certains lecteurs se révélant encore hostiles à la féminisation du métier de mangaka.
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Source : Le Monde.fr
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