Le Parti libéral-démocrate (PLD) du Japon a confirmé, mercredi 2 septembre, que son vote pour désigner le successeur de Shinzo Abe, premier ministre démissionnaire pour raisons de santé, aura lieu le 14 septembre. Après sept ans et huit mois à la tête du pays, il venait de battre un record de longévité pour un premier ministre nippon.
Yoshihide Suga, l’actuel secrétaire général du gouvernement et fidèle lieutenant de Shinzo Abe, apparaît comme le grand favori de cette élection interne, qui sera suivie d’un vote au Parlement, très probablement le 16 septembre. Mais cette ultime étape pour élire le premier ministre ne devrait être qu’une formalité, le PLD contrôlant les deux chambres du Parlement avec son allié, le Parti du gouvernement éclairé (Komeito). Yoshihide Suga, 71 ans, devait annoncer officiellement sa candidature dans la journée lors d’une conférence de presse.
Deux autres candidats se sont déjà déclarés : Shigeru Ishiba, 63 ans, ancien ministre de la défense et expert des questions militaires, et Fumio Kishida, ancien ministre des affaires étrangères. Ce dernier a longtemps été considéré comme le favori de M. Abe pour lui succéder, mais il pâtit d’un déficit de notoriété et de charisme.
Le soutien des grandes factions, dont bénéficie M. Suga, est déterminant dans cette élection, car le PLD a décidé d’opter pour un scrutin au format réduit et accéléré, où seuls ses parlementaires et des délégués régionaux pourront voter, et non tous les adhérents du parti.
Des défis immenses
Shinzo Abe, 65 ans, a invoqué ses problèmes de santé pour expliquer, vendredi 28 août, sa décision de démissionner. Sa rectocolite hémorragique, une maladie inflammatoire chronique des intestins dont il souffre depuis l’adolescence, s’est aggravée, a-t-il déclaré en conférence de presse, ce qui nécessite un traitement durable. M. Abe compte rester à son poste jusqu’à la nomination de son successeur, et n’a pas donné de consigne de vote.
Les observateurs et les milieux d’affaires s’attendent avec Yoshihide Suga à une grande continuité des politiques-clés du gouvernement Abe, auxquelles il a activement contribué depuis près de huit ans. M. Suga avait joué un rôle déterminant dans le retour au pouvoir de M. Abe, après l’échec de son premier mandat de premier ministre.
Les défis du futur premier ministre japonais sont immenses : de la gestion de la pandémie à une économie tombée en récession, en passant par des relations diplomatiques compliquées avec la Chine et la Corée du Sud et des Jeux olympiques de Tokyo toujours en suspens.
M. Ishiba et M. Kishida ont dressé ces derniers jours un bilan mitigé de la politique économique de Shinzo Abe, caractérisée notamment par une politique monétaire ultra-accommodante et des relances budgétaires massives. Selon eux, cette politique a porté ses fruits pour les grandes entreprises et les marchés financiers, mais a négligé les ménages à revenus modestes et les zones rurales.
Source : Le Monde.fr
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