Au Japon, l’Exposition universelle d’Osaka menacée par les tensions entre promoteurs de pavillons et géants locaux de la construction

A moins de deux ans de l’ouverture de l’Exposition universelle d’Osaka, le 13 avril 2025, les organisateurs s’inquiètent des retards pris par les projets de pavillons nationaux. Le calendrier est « désormais très serré », s’alarme le gouverneur de la ville de l’ouest du Japon, Hirofumi Yoshimura.

Au cœur du problème se trouve l’édification des cinquante-six pavillons de « type A », conçus selon le design soumis par une partie des 153 pays participants, dont la France ou la Chine. Elle se heurte à une incompréhension entre des sociétés nippones de construction peu enclines à s’intéresser à des initiatives ne tenant pas compte des réalités juridiques, réglementaires, financières, voire linguistiques, locales et des Etats arc-boutés sur leurs ambitieux projets.

Face à ce blocage, le secrétaire général de l’exposition, Hiroyuki Ishige, a appelé les pays concernés à simplifier les designs et à augmenter les budgets de manière à finaliser les appels d’offres et à lancer au plus vite les procédures d’obtention des permis de construire. L’association responsable de l’événement a élaboré dans l’urgence un catalogue de constructions réalisables et proposé de prendre en charge l’ensemble des démarches auprès des sociétés de construction. Le gouvernement devrait intervenir pour accélérer les procédures.

Pour tenir les délais, M. Ishige table sur un début des travaux avant la fin de 2023. Il exclut le report d’un événement qui devrait attirer 28,2 millions de visiteurs et générer 2 000 milliards de yens (12,7 milliards d’euros) de retombées économiques. En 2022, l’association organisatrice avait demandé que l’ensemble des appels d’offres soient terminés le 30 juin 2023, car l’obtention du permis de construire prend en moyenne deux mois et demi. Seuls une dizaine de pays, comme l’Irlande, le Canada ou la Belgique, sont dans les temps.

Incapacité à communiquer

Conciliant, Shingo Torii, directeur de la chambre de commerce et d’industrie d’Osaka, a invoqué la pandémie de Covid-19 pour justifier les retards. La crise sanitaire avait contraint Dubaï à reporter d’un an son exposition, prévue à l’origine en 2020, ce qui a réduit les délais pour préparer celle d’Osaka.

Officieusement, le processus patine en raison de l’incapacité des pays et des entreprises de la construction à communiquer. Selon un document consulté par Le Monde, plusieurs nations européennes auraient exprimé leur « inquiétude au sujet de la disponibilité limitée du secteur japonais de la construction de répondre à la demande pour les pavillons », tout en déplorant « le peu d’intérêt pour les appels d’offres ». « Dans les cas où il y a un intérêt, les niveaux de prix dépassent les budgets disponibles. »

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Source : Le Monde.fr

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