La brusque accélération de la circulation du SARS-CoV-2 au Japon replace au cœur de l’actualité la pandémie, quelque peu occultée par les Jeux olympiques et la moisson quotidienne d’une équipe nippone rivalisant avec Chinois et Américains au classement des médailles.
Le Parlement devait discuter, mercredi 28 juillet, de l’explosion des nouvelles contaminations, qui ont atteint le nombre de 7 629 cas mardi, soit le double de ce qu’elles étaient une semaine auparavant – un niveau qui n’avait plus été vu depuis janvier. La situation paraît particulièrement critique à Tokyo, où 2 848 cas ont été enregistrés, un record depuis le début de la pandémie, alors que la capitale est depuis le 12 juillet en « état d’urgence », un statut censé endiguer la progression du virus.
Dans un pays relativement épargné jusqu’à présent, avec 883 766 cas et 15 165 décès, les parlementaires vont débattre de nouvelles mesures avec les ministres concernés : Taro Kono, chargé de la vaccination, et Yasutoshi Nishimura, qui s’occupe de la gestion de la pandémie. Le gouvernement a mis du temps à réagir, la situation se détériorant depuis deux semaines. Son principal conseiller scientifique sur la pandémie, Shigeru Omi, avait prédit le 20 juillet un doublement des cas d’ici le début du mois d’août, si rien n’était fait.
Le doublement est arrivé plus tôt que prévu, et, le 27 juillet, le premier ministre, Yoshihide Suga, a promis de « travailler avec les autorités locales en ayant conscience de l’urgence », tout en appelant la population à « éviter de sortir inutilement et à regarder les Jeux olympiques et paralympiques à la télévision ».
Les causes de l’explosion des cas seraient d’abord imputables au très contagieux variant Delta, qui représente près de 70 % des nouvelles contaminations. Vient ensuite le manque de respect des mesures de l’état d’urgence, lesquelles incluent un appel à rester à la maison et une demande aux restaurants de fermer à 20 heures et d’arrêter de vendre de l’alcool à 19 heures. Au total, 84 % des nouveaux cas sont âgés de moins de 50 ans.
Attente de nouvelles mesures
A la différence des précédents états d’urgence, la baisse des sorties est moins importante. Les Japonais auraient profité du week-end de quatre jours qu’ils avaient du 22 au 25 juillet pour se déplacer. Les Jeux olympiques ont en outre entraîné plusieurs rassemblements. Se pose aussi la question de la transmission du virus par des participants aux Jeux, la « bulle sanitaire » censée isoler les participants paraissant peu hermétique.
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Source : Le Monde.fr