Vincent Fichot a annoncé, vendredi 30 juillet, l’arrêt de la grève de la faim qu’il menait depuis vingt et un jours à Tokyo pour réclamer le droit de retrouver ses deux enfants enlevés par leur mère, une Japonaise, en 2018. Ce Français de 39 ans doit se préparer à une opération chirurgicale « avec anesthésie générale », ce qui l’oblige à être hospitalisé et à se réalimenter en amont de cette intervention, a-t-il précisé.
Très affaibli physiquement par son action, qu’il menait jour et nuit devant une gare proche du Stade olympique de Tokyo, il s’était polyfracturé un doigt lors d’une chute mercredi. Disant avoir perdu 13 ou 14 kg, alors qu’il en pesait 80 au début de sa grève de la faim, le 10 juillet, il souffrait de plus en plus d’étourdissements au moindre effort physique depuis plusieurs jours.
« Le but de la grève de la faim, c’était vraiment de se mettre dans un état critique, je pense que je n’étais plus qu’à quelques jours de cela, afin de sensibiliser » les autorités françaises et inciter celles-ci à prendre une « décision forte » contre le Japon pour non-respect de ses engagements internationaux sur les droits de l’enfant, a-t-il expliqué vendredi à la presse.
Un débat qui « doit être japonais »
La garde partagée des enfants n’existe pas légalement au Japon, ce qui fait que les enlèvements parentaux sont courants et tolérés par les autorités. De nombreux parents japonais en souffrent, mais aussi des étrangers vivant au Japon, comme M. Fichot, qui n’a plus vu ses enfants depuis trois ans.
Il avait attendu, en vain, une visite de soutien d’Emmanuel Macron, venu les 23 et 24 juillet à Tokyo pour assister à l’ouverture des Jeux olympiques. Des conseillers du président français l’avaient toutefois rencontré le 23 juillet, et M. Macron avait évoqué son cas lors d’une rencontre avec le premier ministre japonais, Yoshihide Suga, le lendemain.
« C’est une préoccupation qui est partagée par l’ensemble [des ambassadeurs] qui ont des ressortissants dans des situations semblables », a assuré vendredi l’ambassadeur de France au Japon, Philippe Setton, venu soutenir M. Fichot, avec neuf autres diplomates européens. « Mais quelles que soient les circonstances dramatiques et douloureuses dans lesquelles se trouve M. Fichot notamment, nous ne voulons pas interférer dans un débat qui doit être un débat japonais », a souligné M. Setton.
Source : Le Monde.fr
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