Le calme n’était pas revenu au petit matin du mardi 2 janvier sur la côte de la mer du Japon, où s’enchaînent les répliques – plus de 150 depuis le puissant séisme de magnitude 7,6 et les vagues de tsunami survenus la veille et dont les derniers bilans font état de trente morts et de dizaines de blessés dans plusieurs départements – Ishikawa, Niigata ou encore Fukui et Gifu. Plusieurs personnes seraient coincées sous les décombres de bâtiments effondrés. Le bilan serait toutefois limité grâce à l’efficacité des messages d’alerte et des normes de construction en vigueur dans l’Archipel.
Les alertes aux tsunamis, qui n’ont pas fait de dégâts, ont été levées dans la nuit de lundi à mardi, mais l’agence japonaise de météorologie (JMA) continue d’appeler à la vigilance sur la côte allant de Hokkaido, au nord, à l’île de Kyushu, au sud-ouest. Le premier ministre, Fumio Kishida, a ordonné le déploiement des Forces d’autodéfense (FAD, l’armée nippone) vers les zones sinistrées, malgré « l’accès rendu difficile en raison des routes coupées ». Les secours et moyens de premières nécessités seront acheminés par air ou par mer.
« Des dégâts très importants ont été confirmés, incluant de nombreuses victimes, des bâtiments effondrés et des incendies », a déclaré M. Kishida. « Nous devons mener une course contre la montre » pour sauver des vies, a-t-il ajouté.
La levée du jour a révélé l’ampleur des dégâts. Kanazawa, capitale du département d’Ishikawa, le plus proche de l’épicentre, a subi un glissement de terrain. Des maisons se sont effondrées et les murailles de son château sont endommagées.
Les villes les plus sinistrées seraient celles de la péninsule de Noto, à quelques dizaines de kilomètres au nord de Kanazawa. Dans le port de Wajima, un incendie a détruit une cinquantaine de bâtiments des quartiers proches du fleuve Kawaharata, connus pour leurs vieilles maisons et le marché qui s’y installe tous les matins pour vendre des produits de la mer pêchés dans la nuit. L’immeuble de six étages abritant les bureaux de la maison Goshimaya, un fabricant d’objets laqués, une spécialité locale, s’est effondré. Un hôpital de la ville doit soigner une partie des blessés sur le parking.
Les craintes d’un accident nucléaire ravivées
Wajima a aussi subi la vague de tsunami la plus haute. Mesurée à 1,20 mètre, elle a atteint le port une dizaine de minutes après le plus puissant séisme. Des vagues, qui n’ont pas dépassé quelques dizaines de centimètres, ont été observées sur une grande partie de la côte du nord de l’Archipel, et jusqu’à celles de la Russie et de la péninsule coréenne.
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Source : Le Monde.fr