Il va avoir tout le temps de peaufiner sa stratégie. Luca de Meo, citoyen italien de 52 ans, a été nommé, mardi 28 janvier, directeur général de Renault par le conseil d’administration du groupe. Mais sa prise de fonctions est décalée au 1er juillet 2020, en raison d’une clause de non-concurrence qui lie l’ex-patron de SEAT à son précédent employeur, le groupe Volkswagen. La directrice financière, Clotilde Delbos, nommée directrice générale par intérim en octobre 2019, continuera d’assurer la transition jusqu’à l’été. A compter du 1er juillet, elle deviendra directrice générale adjointe au côté de M. de Meo.
« Nous avons maintenant une vraie équipe, avec un vrai meneur de jeu », se réjouissait mardi soir un cadre au siège de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Oui, mais pour quel jeu ? Pour filer la métaphore footballistique (Luca de Meo est un passionné de ballon rond), Renault, qui, depuis plusieurs années, dominait le championnat avec ses partenaires Nissan et Mitsubishi, est descendu de plusieurs divisions depuis la tempête liée à l’arrestation de Carlos Ghosn au Japon, le 19 novembre 2018. Afin de faire remonter la marque au losange en haut de tableau, le « capitaine de Meo » va devoir relever cinq défis majeurs.
- Etre « Nissan-compatible »
C’est la première et principale exigence de Jean-Dominique Senard, le président de Renault, envers le nouveau patron opérationnel : ne pas écorner la confiance qui existe entre Nissan et son partenaire Renault, reconstruite à grand-peine par M. Senard. Ce dernier avait décidé de limoger l’ex-directeur général Thierry Bolloré, en octobre 2019, pour avoir installé un climat de défiance avec les Japonais. Le choix de M. de Meo paraît correspondre à ce prérequis. Dans ses précédentes fonctions, l’homme a démontré sa capacité à s’adapter à des entreprises aux cultures variées : Renault, Toyota (pendant cinq ans), Fiat et le groupe Volkswagen.
- Remotiver les troupes
Luca de Meo arrive dans une entreprise qui, en l’espace de quatorze mois, a encaissé plusieurs chocs : l’arrestation du grand patron, la crise ouverte avec Nissan, l’échec de la fusion avec Fiat Chrysler Automobiles (FCA) et l’alerte sur résultats, en octobre 2019. Dans ce climat particulier, l’arrivée de M. de Meo devrait faire l’effet d’un vent de fraîcheur. « Les hommes, les femmes, leur personnalité : ça compte plus qu’on ne pense », déclare un proche de la direction. Le naturel affable du nouveau venu va jouer, mais aussi « sa passion pour l’automobile », comme le souligne M. Senard dans le communiqué présentant la nouvelle direction.
Source : Le Monde.fr
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