C’est un record, un de plus. Lundi 27 avril, le cabinet du premier ministre Shinzo Abe a présenté au Parlement le premier volet d’un plan de relance d’une ampleur inédite, qui doit totaliser 117 100 milliards de yens (1 007 milliards d’euros), soit plus du double de celui adopté après la crise financière de 2008 et d’une valeur représentant 20 % du produit intérieur brut (PIB) nippon.
La première tranche de 25 669 milliards de yens devrait être adoptée le 30 avril par le Parlement, avec pour but de soutenir les entreprises et les travailleurs les plus touchés par la pandémie de Covid-19. La mesure phare de cette enveloppe est la distribution de 100 000 yens aux particuliers. En parallèle, il est prévu un maximum de deux millions de yens d’aide pour les PME et un million pour les travailleurs indépendants, dont les revenus baisseraient de 50 %.
Des avantages fiscaux et un système d’accès facilité à des prêts à taux zéro auprès de la Banque japonaise de développement (DBJ, établissement public) sont également mis en place, conformément à une législation sur les situations d’urgence.
La troisième économie mondiale commence à ressentir le choc du coronavirus. Le gouvernement a annoncé, mardi, une légère hausse du chômage en mars, de 0,1 point, à 2,5 %, son plus haut niveau en un an, et une baisse du ratio d’offres d’emploi à 1,39 (soit 1,39 offre par demandeur d’emploi).
Ce ratio passe sous les 1,4 pour la première fois depuis trois ans et demi, et donne un premier indice des difficultés rencontrées par le pays. Selon les prévisions de la Banque du Japon (BoJ), l’archipel pourrait voir son PIB chuter de 3 % à 5 % au cours de l’exercice commencé le 1er avril. Sur la même période, les prix pourraient reculer de 0,3 % à 0,7 %.
Situation « extrêmement grave »
Depuis le début de la pandémie, les signaux inquiétants se succèdent, au point que le ministère des finances a qualifié la situation d’« extrêmement grave » – une formulation inédite – dans son rapport économique mensuel.
En mars, le tourisme a enregistré une baisse de 93 % par rapport au même mois de 2019, affectant l’activité d’un secteur important pour la consommation
Certes, fait observer l’institut de recherche Daiwa, « certains secteurs profitent quelque peu de la crise », à commencer par la grande distribution et les magasins de bricolage, voire l’édition de logiciels et les télécommunications, dopées par le développement du télétravail. Toutefois, cela reste limité.
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Source : Le Monde.fr