A priori, Dominik Livakovic n’a pas emporté L’Angoisse du gardien de but au moment du penalty (1970), de Peter Handke, comme livre de chevet au Qatar. Le goal de l’équipe croate n’a, en effet, pas montré la moindre émotion au moment d’aborder la première séance de tirs au but de la Coupe du monde, lundi 5 décembre, face au Japon. Le premier tir de Minamino ? Arrêté d’un plongeon autoritaire. Le deuxième de Mitoma ? Le gardien croate se détend et bloque la balle. Si Asano parvient à tromper le mur des Vatreni, ce dernier a parachevé son œuvre en arrêtant le dernier tir japonais. Portée par son portier, la Croatie s’est dépêtrée du piège nippon, et se qualifie pour les quarts de finale du Mondial (1-1, 3-1 aux t.a.b.).
« Notre gardien a été exceptionnel », s’est félicité le sélectionneur croate, Zladko Dalic, après la rencontre. Avant Livakovic, logiquement désigné homme du match, seuls deux gardiens de but étaient parvenus à arrêter trois tirs au but en Coupe du monde : le Portugais Ricardo, en 2006, et son compatriote Danijel Subasic, en 2018.
Existe-t-il, en Croatie, une école formant les gardiens à arrêter les pénaltys ? Le joueur du Dynamo Zagreb est originaire de Zadar, en Dalmatie, comme l’ancien portier de l’AS Monaco. « En Croatie, on fait ça comme ça. Vous l’avez vu il y a quatre ans, et je continue la tâche de mon prédécesseur », a souri le Dominik Livakovic, avant de réfuter avoir eu de la chance de tomber sur des tireurs peut-être impressionnés par le contexte. « On s’était préparés, on avait analysé leurs tirs avant le match. Ce n’était pas des mauvais pénaltys, ils étaient forts. » Chez les Croates, les gardiens passent, mais la qualité demeure. Finalistes du Mondial russe – et défaits en finale face à la France –, les Croates étaient passés par les prolongations à chaque tour de la compétition, à l’exception de la finale, et s’étaient imposés deux fois lors de la séance des tirs au but.
« Une bataille de nerfs »
Lundi, dans le stade Al-Janoub d’Al-Wakrah, dans le sud du Qatar, les coéquipiers de Luka Modric ont repris leur (bonne ou mauvaise) habitude de prolonger les rencontres au-delà du temps réglementaire. Opposés à des Japonais décomplexés et volontaires ayant battu l’Allemagne puis l’Espagne en phase de groupes, les Vatreni n’ont pas développé un jeu brillant. « C’était un match difficile et on n’est pas parvenus à être dominants, notamment au milieu du terrain, a reconnu l’entraîneur Zlatko Dalic. Mais parce que le Japon a livré un grand match. »
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Source : Le Monde.fr