Un typhon pourrait contraindre à l’annulation ou à la délocalisation du match, initialement prévu samedi 12 octobre à Yokohama. Une première dans l’histoire de la compétition.
Dans les rues, dans les stades, partout un slogan en anglais : « Une fois dans une vie. » La première Coupe du monde de rugby au Japon pourrait entraîner une autre expérience inédite, et moins réjouissante : soit l’annulation d’un match pour cause de typhon, soit sa délocalisation dans une autre ville.
Voilà les deux éventualités menaçant le match France-Angleterre, initialement prévu pour samedi 12 octobre à Yokohama, en périphérie de Tokyo (10 h 15, heure française). Un coup dur pour les milliers de spectateurs français qui avaient déjà prévu le déplacement à Yokohama.
La fédération internationale, World Rugby, étudie aujourd’hui « l’impact possible du typhon Hagibis sur les derniers matches de poules de la Coupe du monde ». Une décision devrait être annoncée jeudi, selon le communiqué lapidaire publié ce mercredi.
En cas de délocalisation, le dernier match du XV de France pourrait se jouer à huis clos au stade de Oita, selon le site du bihebdomadaire Midi olympique. C’est-à-dire à proximité de Kumamoto, où se trouvent déjà les Bleus, dans le sud du Japon.
Un précédent typhon
Quoi qu’il arrive, la situation actuelle place déjà les dirigeants de World Rugby en fâcheuse posture. Les voilà désormais contraints d’assumer leur décision d’avoir accordé le Mondial au Japon à cette période de l’année, malgré les risques connus de tels aléas climatiques.
« Ce n’est pas perturbant de préparer le match avec cette menace. Ça aurait été perturbant si ç’avait été le match de la qualification. Comme c’est le cas pour l’Irlande… » Le pilier Jefferson Poirot
Depuis le début de la compétition, ils avaient eu de la chance. L’espace de quelques jours, un typhon du nom de Mitag avait aussi menacé la tenue du match France-Etats-Unis, le 2 octobre à Fukuoka. Mais Mitag était passé plus au large et avait finalement poursuivi sa route en Corée du Sud, où il a causé la mort d’au moins 6 personnes. Et les Français avaient bien eu l’occasion de défier les Américains au jour et au lieu prévus.
Problème : Hagibis a l’air encore plus violent que Mitag, selon les derniers bulletins météos. Côté français, les joueurs affichent pour l’instant une certaine décontraction. Sans même savoir s’ils affronteront ou non l’Angleterre. « On suit la situation forcément, parce qu’on en entend parler, mais on n’a pas évoqué les scénarios », explique ce mercredi l’ouvreur Camille Lopez.
Même détachement, en apparence, de la part du pilier Jefferson Poirot : « Ce n’est pas perturbant de préparer le match avec cette menace. Ça aurait été perturbant si ç’avait été le match de la qualification. Comme c’est le cas pour l’Irlande… » De fait, des interrogations concernent aussi Japon-Ecosse, censé se tenir à Yokohama le 13 octobre. Un match dont dépend le sort des Irlandais.
Match nul
Les Bleus, eux, ont déjà obtenu leur qualification pour les quarts de finale. Comme les Anglais. « Si le match n’a pas lieu, on sera en quarts quand même, rappelle Poirot. C’est tout ce qui m’importe. Est-ce que ça sera un problème pour le rythme ? Oui et non, on sera prêts quoi qu’il arrive. »
En cas d’annulation, le règlement de la Coupe du monde prévoit d’accorder d’office deux points aux deux équipes concernées. Comme si elles avaient concédé un match nul (0-0). Si cette hypothèse se confirmait, elle maintiendrait l’Angleterre en tête du groupe C, et la France en deuxième position. De quoi placer les Gallois sur la route des Bleus en quarts de finale, plutôt que l’Australie, si toutefois le classement du groupe D demeure à l’identique.
Plutôt un bien ? Plutôt un mal ? « Galles ou Australie, ça ne change rien. Ils sont tous meilleurs que nous, tranchait Maxime Médard, mardi. Ils ont plus de régularité que nous. » Et d’ajouter tout de même : « A nous de faire ce qu’il faut pour être présents le jour J. » Si le vent le veut.
Voir aussi : Les images d’un violent typhon au Japon, en septembre 2018
Source : Le Monde.fr