Simple note en bas de page aux premiers jours du grand récit des Jeux olympiques (JO) de Tokyo, la résurgence des contaminations dues au coronavirus, qui a connu une explosion de 217 % en une semaine dans la capitale, alors que le seuil des 10 000 cas quotidiens a été dépassé dans tout le Japon, refait les grands titres des médias. Un nouvel état d’urgence est entré en vigueur le 2 août dans trois départements limitrophes de la capitale (Chiba, Kanagawa et Saitama) ainsi qu’à Osaka. Tokyo est aussi sous état d’urgence depuis le 8 juillet.
Si l’Archipel a longtemps été épargné par rapport à d’autres pays avancés, il ne l’est plus aujourd’hui. Et le gouvernement du premier ministre, Yoshihide Suga, paraît quelque peu dépassé. Sa communication ne s’en ressent que davantage : guère convaincants, ses discours manquent d’empathie pour les malades et le personnel hospitalier. Médecins et infirmières, dont une partie doit rester mobilisée sur les sites des JO, peinent à faire face à l’arrivée de nouveaux malades, dont 75 % sont atteints du très contagieux variant Delta.
Le premier ministre appelle d’une voix monocorde la population à suivre les recommandations gouvernementales : rester chez soi et regarder les Jeux à la télévision, réduire les sorties au strict nécessaire et ne pas aller au restaurant – les établissements ne doivent plus servir d’alcool après 19 heures et fermer à 20 heures. Mais au Japon, état d’urgence ne signifie pas confinement. Il n’est pas non plus assorti de mesures coercitives de restriction des mouvements, qui seraient inconstitutionnelles.
Une bulle olympique peu étanche
M. Suga se félicite, en revanche, des mesures prises pour éviter une contamination dans la « bulle » du village olympique – 259 cas positifs y ont pourtant été détectés depuis le 1er juillet –, suscitant un certain agacement dans la population, qui, elle, n’a pas bénéficié d’une telle attention. Selon le premier ministre, « les JO n’ont aucun effet sur la résurgence de la contamination ». Mais des interrogations subsistent. Les milliers de policiers et bénévoles, venus de tout le Japon et, pour beaucoup, non vaccinés – mais qui peuvent circuler librement dans la capitale –, vont repartir chez eux après l’événement, en étant potentiellement porteurs du virus.
La bulle olympique n’est pas étanche. Deux athlètes géorgiens ont certes perdu leur accréditation pour être sortis en ville. Mais le respect des directives, à commencer par le port du masque, reste erratique au sein de la « famille olympique ».
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Source : Le Monde.fr