Dépassé par une vague « sans précédent » et « complètement inattendue » de contaminations au Covid-19, le premier ministre japonais, Yoshihide Suga, se voit contraint d’élargir à de nouveaux départements les mesures de prévention. Devant la presse, mardi 17 août, il a annoncé que sept départements passeront, le 20 août, en état d’urgence, et ce jusqu’au 12 septembre. Ils s’ajouteront aux six, dont Tokyo, dont les bars et restaurants doivent fermer dès 20 heures, et où les habitants sont incités à réduire leurs sorties et les entreprises à développer le télétravail.
Outre ces treize départements, seize autres se retrouveront en « quasi-état d’urgence », soumis à des restrictions légèrement moins strictes que l’état d’urgence. M. Suga refuse toutefois d’imposer des mesures drastiques au niveau national, estimant que cela pénaliserait des territoires où le virus circule peu. Le chef du gouvernement demande aussi aux centres commerciaux de plus de 1 000 mètres carrés de limiter le nombre de clients, appelle la population à réduire de moitié ses sorties et envisage de nouvelles aides aux entreprises.
Sous l’effet du très contagieux variant Delta, les contaminations quotidiennes sont passées dans l’Archipel de 3 885, le 17 juillet, à 19 955 le 17 août. Le nombre de malades graves s’établit, lui, à 1 646, un record qui pèse sur les hôpitaux publics, seuls à prendre en charge les patients infectés par le Covid-19. La majorité des établissements privés (soit 80 % des hôpitaux nippons) s’y refusent. « Les infrastructures de santé publique sont soumises à une pression extrême, comparable à celle d’une catastrophe naturelle », estiment les experts du gouvernement.
Situation « hors de contrôle »
La situation est particulièrement tendue à Tokyo, pourtant soumise à un état d’urgence depuis le 12 juillet. Le taux de positivité des tests dépasse les 20 % depuis début août. La commission consultative sur le Covid-19 de la capitale considère que la situation est désormais « hors de contrôle ».
Tokyo doit accueillir, du 24 août au 5 septembre, les Jeux paralympiques, et les organisateurs ont décidé que ceux-ci se tiendraient sans spectateurs. Certains athlètes paralympiques souffrent de comorbidités associées à un risque de développer une forme grave de Covid-19. « Ma fonction respiratoire normale est comparable à celle d’un octogénaire », explique, par exemple, le joueur de boccia (sport apparenté à la pétanque), Takayuki Hirose. En cas d’infection, il peut donc développer des symptômes aussi graves que les personnes âgées.
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Source : Le Monde.fr