La colère semble générale en Chine contre le rejet d’eau contaminée de la centrale de Fukushima dans l’océan par son opérateur Tepco, qui a commencé jeudi 24 août. Sur le réseau social Weibo, le sujet a été vu plus de 1,8 milliard de fois vendredi, suscitant des commentaires violents à l’encontre des « diables japonais ». Depuis des semaines, les médias d’Etat chinois s’adonnent à un battage médiatique sur le sujet, multipliant vidéos, articles ou dessins de presse accusant le Japon de polluer l’océan.
Derrière la colère contre le Japon, ennemi historique de la Chine, l’inquiétude est réelle : dans les provinces côtières du Jiangsu, du Guangdong, ou du Fujian, des clients se sont précipités dans les supermarchés pour faire des provisions de sel, de peur qu’il ne soit contaminé à l’avenir, un phénomène également constaté en Corée du Sud. Jeudi, les autorités chinoises ont interdit l’importation de tout produit de la mer japonais.
L’interdiction fait suite à une campagne de plusieurs mois de la Chine pour tenter d’empêcher le Japon de procéder au rejet d’eau contenant des traces de tritium, un élément radioactif. Le Japon a assuré que les eaux contaminées avaient été suffisamment traitées et diluées pour atteindre un niveau de tritium inférieur aux standards requis pour l’eau potable par l’Organisation mondiale de la santé, des assurances confirmées par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
« Egoïste et irresponsable »
Mais la Chine accuse le Japon d’« égoïsme » et demande à son voisin asiatique de conserver l’eau sur ses terres. « Les océans sont la propriété commune de toute l’humanité, et le lancement forcé du déversement de l’eau contaminée par [la centrale de ]Fukushima dans les océans est un acte extrêmement égoïste et irresponsable qui ne tient pas compte de l’intérêt public international », a protesté le ministère chinois des affaires étrangères dans un communiqué.
A travers le pays, des inspections ont été lancées dans des restaurants et supermarchés japonais pour vérifier le respect d’une interdiction de dix produits de la mer nippons adoptée le 7 juillet. A Shanghaï, les médias d’Etat ont communiqué sur ces inspections contrôlant non seulement des fruits de mer mais aussi des sodas japonais.
L’Autorité chinoise de l’énergie atomique a critiqué l’évaluation de l’AIEA approuvant le rejet d’eau contaminée, qualifiée d’« évaluation consultative, qui n’a pas force de loi internationale et ne peut conférer aucune légitimité ou légalité au plan de rejet des eaux contaminées par le nucléaire du Japon ». Pour l’autorité chinoise, le travail de l’AIEA « est strictement limité par la partie japonaise et n’inclut pas les options d’élimination possibles autres que le rejet en mer ».
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Source : Le Monde.fr
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