L’Australie et le Japon ont signé, samedi 22 octobre, un pacte de sécurité destiné à contrer la montée en puissance militaire de la Chine. En visite en Australie, le premier ministre japonais, Fumio Kishida, a rencontré son homologue, Anthony Albanese, à Perth (Australie-Occidentale) pour remanier un accord vieux de quinze ans, rédigé à une époque où les attaques djihadistes et la prolifération des armes représentaient les principales préoccupations des deux parties.
« Cette déclaration historique envoie un signal fort à la région sur notre alignement stratégique », a déclaré M. Albanese, saluant le pacte signé entre les deux pays. Sans citer directement la Chine ni la Corée du Nord, le premier ministre japonais a qualifié l’accord de réponse à un « environnement stratégique de plus en plus dur ».
L’Australie n’avait pas reçu la visite d’un premier ministre japonais depuis 2018. Les deux nations du Pacifique devraient se concentrer sur le partage des signaux et renseignements géospatiaux glanés à partir de satellites d’écoute électronique (ou Sigint). Aucun des deux pays ne dispose actuellement de vastes réseaux de renseignements étrangers, comme la CIA américaine ou la DGSE française.
Coopération militaire et énergétique
Le pacte est également considéré comme un pas supplémentaire vers l’adhésion du Japon à la puissante alliance dite « Five Eyes » dans le renseignement entre l’Australie, le Royaume-Uni, le Canada, la Nouvelle-Zélande et les Etats-Unis. Cependant, des obstacles subsistent. Par le passé, une coopération plus étroite a été entravée par des préoccupations de longue date concernant la capacité de Tokyo à traiter des documents confidentiels sensibles et à les transmettre en toute sécurité.
Les premiers ministres japonais et australien se sont également engagés à renforcer leur coopération militaire et énergétique. Le Japon est un important acheteur de gaz australien et il a largement parié sur l’énergie hydrogène produite en Australie.
Le pacte de sécurité initial entre Tokyo et Canberra avait été signé en 2007, lorsque Pékin était beaucoup plus faible militairement et moins affirmé dans ses relations avec le monde. Depuis l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping, l’armée de Pékin est devenue beaucoup plus forte et sa posture plus agressive. Au cours de la décennie de règne de M. Xi, la Chine a fait de son armée l’une des plus puissantes du monde et a amassé un arsenal nucléaire et balistique.
Source : Le Monde.fr