Anders Fogh Rasmussen, ancien secrétaire général de l’OTAN et ex-premier ministre danois explique, dans une tribune au « Monde », que le Japon et la France sont en mesure de renforcer le multilatéralisme face à la montée du courant antilibéral dans le monde.
LE MONDE | • Mis à jour le |Par Anders Fogh Rasmussen (Président fondateur de Rasmussen Global, ancien premier ministre danois (2001-2009), secrétaire général de l’OTAN de 2009 à …
Tribune. La signature du traité de libre-échange entre l’Union européenne (UE) et le Japon, le 17 juillet, marque une nouvelle étape dans leur relation toujours plus étroite. Couvrant près de 30 % du produit intérieur brut (PIB) mondial, l’accord soutient, rien qu’en France, plus de 87 000 emplois concernés par les exportations vers le Japon.
Alors que les Etats-Unis, le principal partenaire économique du Japon et de l’UE, est engagé dans une guerre commerciale, ce traité de libre-échange est un signal fort en faveur de l’ouverture et de l’intégration entre les grandes économies, même dans des secteurs sensibles et concurrentiels.
Pour le président Macron, c’est aussi l’occasion de défendre avec l’unique puissance asiatique membre du G7 un système multilatéral mis sous pression. Bien que le premier ministre Abe ait dû annuler sa visite d’Etat en France à cause d’importantes inondations au Japon, l’invitation avait une haute valeur symbolique puisque les deux dirigeants auraient assisté ensemble à la parade militaire du 14 Juillet.
Création de nouvelles normes communes
Concrètement, le but premier de ce traité de libre-échange est de supprimer la grande majorité des droits de douane entre les deux entités économiques. Mais il inaugure aussi la création de nouvelles normes communes, notamment pour l’échange des données numériques. Loin d’être une question technique, l’échange de ces données est au cœur du commerce international d’aujourd’hui et de demain, tant pour les produits à l’export que pour les services. L’Europe et le Japon créent ainsi des standards globaux sur lesquels les autres pays devront ensuite s’aligner.
Au-delà des aspects purement commerciaux, Paris et Tokyo ont de nombreuses convergences d’intérêts sur les questions géostratégiques, notamment en ce qui concerne la stabilité de la région indo-pacifique.
Deux des plus grands défis de la région, l’expansionnisme chinois en mer de Chine…