Comme elle l’avait formulé le mardi 3 janvier, la Chine a pris, mardi 10 janvier, les premières contre-mesures envers le pays, qui ont imposé certaines restrictions aux voyageurs en provenance de l’empire du Milieu. Celui-ci a rouvert ses frontières le 8 janvier, alors qu’il est touché de plein fouet par le Covid-19, suscitant une vague d’inquiétude sur tous les continents. Deux pays font pour le moment les frais de cette politique de rétorsion : la Corée du Sud et le Japon.
Pékin a de fait annoncé la suspension de la délivrance de visas pour les ressortissants sud-coréens et japonais, en représailles à la décision de Séoul et de Tokyo d’imposer des tests aux voyageurs venus de Chine. Si Séoul avait annoncé suspendre, durant le mois de janvier, la délivrance de la plupart des visas de court terme dans ses consulats en Chine, ce n’est pas le cas du Japon où la décision chinoise suscite une certaine incompréhension. « Nous nous y attendions, mais cette réaction nous semble un peu excessive. Nous n’avons pas interdit l’entrée au Japon », a réagi, mercredi, un membre de l’administration nippone, cité par la chaîne publique NHK. Le ministre des affaires étrangères japonais, Yoshimasa Hayashi, avait auparavant qualifié la décision chinoise d’« extrêmement regrettable ».
Ce sentiment est partagé par Séoul, dont les mesures prises « sont fondées sur des bases scientifiques et objectives », a affirmé Lim Soo-suk, porte-parole du ministère des affaires étrangères sud-coréen. « Le gouvernement a partagé les informations de manière transparente avec la communauté internationale et a communiqué en permanence avec la Chine », a rappelé le diplomate.
« Qui peut croire les statistiques chinoises ? »
La décision de Pékin a fait quelque peu baisser la valeur des entreprises implantées en Chine. Les géants sud-coréens des cosmétiques LG H&H et Amore Pacific ont perdu plus de 2 %. Malgré cela, l’inquiétude est limitée dans les milieux d’affaires. « Il n’y a pas d’impact réel pour le moment, car nous évitons les voyages d’affaires vers la Chine en raison de la situation sanitaire », a réagi le groupe japonais Mitsubishi Electric, reflétant une position partagée par les grands groupes de l’Archipel.
Tokyo et Séoul exigent de tout voyageur venu de Chine continentale – et de Macao pour le Japon – un test de dépistage du SARS-CoV-2 négatif, réalisé avant de monter dans l’avion, et obligent à en refaire un à l’arrivée. En cas de positivité, le voyageur doit observer une période de quarantaine. Par ailleurs, les deux pays ont limité les liaisons aériennes avec la Chine.
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Source : Le Monde.fr