La Corée du Nord a lancé ce qu’elle présente comme un satellite militaire espion vers le sud, a affirmé mardi 21 novembre l’armée sud-coréenne, après que Pyongyang a prévenu le Japon d’un lancement imminent, défiant les avertissements de Séoul et les résolutions de l’ONU lui interdisant d’utiliser des technologies de missiles balistiques.

Le Japon a, pour sa part, fait état du lancement d’un missile par la Corée du Nord, que le premier ministre, Fumio Kishida, a condamné avec « la plus grande fermeté possible ». « Nous avons déjà fermement protesté contre la Corée du Nord », a ajouté M. Kishida, de son bureau à Tokyo.

« Pour le moment, nous attendons de savoir s’il y a eu des dégâts. Et même s’ils appellent cela un satellite, le lancement d’un objet qui utilise la technologie des missiles balistiques est clairement une violation des résolutions des Nations unies », a mis en avant le premier ministre. « C’est une situation importante qui affecte la sécurité du peuple japonais. Nous allons continuer à rassembler des informations et rester vigilants », a-t-il poursuivi.

Le gouvernement japonais avait brièvement ordonné, à l’annonce du lancement, aux habitants de la région d’Okinawa, au sud-ouest de l’archipel, de se mettre à l’abri, mais l’ordre d’évacuation a été levé.

Après deux échecs de mise en orbite d’un satellite militaire en mai et en août derniers, la Corée du Nord avait informé le Japon de son intention de lancer un satellite dès mercredi, selon Tokyo, défiant ainsi les avertissements de Séoul et les résolutions de l’ONU interdisant à Pyongyang d’utiliser des technologies de missiles balistiques.

Une violation des résolutions des Nations unies

Toute utilisation de la technologie des missiles balistiques constituerait une violation des résolutions des Nations unies, avait averti mercredi Fumio Kishida, ajoutant que le Japon coordonnait sa réponse avec la Corée du Sud et les Etats-Unis, ses partenaires dans le cadre d’un accord de défense trilatéral.

Lundi, l’armée sud-coréenne avait mis en garde la Corée du Nord pour qu’elle cesse « immédiatement » ses préparatifs pour une telle opération, prévenant Pyongyang qu’elle prendrait « les mesures nécessaires » le cas échéant. Le président sud-coréen, Yoon Suk Yeol, pourrait ainsi « suspendre l’accord militaire du 19-Septembre », a déclaré Yang Moo-jin, président de l’université des études nord-coréennes à Séoul.

Cet accord, conclu en 2018 lors d’un sommet à Pyongyang, visait à réduire les tensions militaires le long de la frontière, hautement sécurisée, intercoréenne en créant des « zones tampons » maritimes. Des essais de missiles balistiques à combustible solide de moyenne ou longue portée de la part de Séoul « ne sont pas à exclure » non plus, a ajouté M. Yang.

La Corée du Nord a procédé cette année à un nombre inédit d’essais de missiles, en dépit des sanctions internationales et des mises en garde des Etats-Unis, de la Corée du Sud et de leurs alliés.

Le Monde avec AFP

Source : Le Monde.fr

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