Elle tentait de devenir la première entreprise privée à réussir à se poser sur la Lune. La start-up japonaise Ispace a perdu le contact avec son atterrisseur au moment où il devait se poser sur la Lune, a fait savoir, mercredi 26 avril au matin, le patron de l’entreprise.
« Nous avons perdu la communication, donc nous devons considérer que nous n’avons pas pu achever l’atterrissage sur la surface de la Lune », a déclaré Takeshi Hakamada, dirigeant et fondateur d’Ispace. « Nos ingénieurs vont continuer d’analyser la situation », a-t-il ajouté, promettant de donner plus d’informations dès que possible.
L’atterrisseur lunaire du programme Hakuto-R, qui était depuis un mois en orbite à quelque 100 kilomètres de la Lune, avait commencé sa descente vers la surface lunaire environ une heure plus tôt. Une manœuvre complexe, qui était réalisée entièrement automatiquement.
Tout semblait se dérouler comme prévu, mais, au moment où l’appareil aurait dû se poser (mardi vers 18 h 40, heure de Paris), la communication a été perdue. Les équipes de l’entreprise ont tenté de rétablir le lien avec l’engin spatial pendant plusieurs dizaines de minutes. Takeshi Hakamada a dû se résoudre à prendre la parole pour annoncer la mauvaise nouvelle. Il a assuré que les « efforts pour de futures missions » ne faibliraient pas.
Le succès de cette mission était loin d’être garanti, compte tenu des précédentes tentatives. En avril 2019, l’organisation israélienne SpaceIL avait ainsi vu sa sonde s’écraser sur la surface de la Lune. L’Inde avait également tenté la même année de faire atterrir une sonde, nommée « Vikram », mais celle-ci avait connu le même sort. Jusqu’à présent, seuls les Etats-Unis, la Russie et la Chine sont parvenus à faire atterrir des robots sur la Lune, située à environ 400 000 kilomètres de la Terre.
« Rovers » à bord
Mesurant 2 mètres sur 2,5 mètres, l’atterrisseur lunaire avait été lancé en décembre au départ de la base américaine de Cap Canaveral, en Floride, à bord d’une fusée de SpaceX. Il transportait plusieurs petits véhicules lunaires, dont un modèle miniature japonais développé par l’Agence spatiale nippone, en collaboration avec le fabricant de jouets Takara Tomy.
Un autre véhicule lunaire, un rover construit par les Emirats arabes unis, se trouvait également à bord. Si son petit véhicule de 10 kilos, nommé « Rashid », avait pu être déployé, il aurait réalisé la première mission lunaire du monde arabe. En 2021, ce pays du Golfe, nouveau venu dans la course à l’espace, a envoyé une sonde orbitale vers Mars.
Le projet Hakuto (« lapin blanc », en japonais) de la firme japonaise était l’un des cinq finalistes de la compétition internationale Google Lunar XPrize, qui s’était achevée sans vainqueur, aucune compagnie n’ayant réussi à poser un robot sur la Lune avant la date fixée (2018).
Deux autres entreprises, les sociétés américaines Astrobotic et Intuitive Machines, devraient décoller plus tard cette année pour tenter d’atterrir sur la Lune. Ces missions sont réalisées en partenariat avec la NASA, qui entend développer l’économie lunaire et a chargé des entreprises privées de transporter du matériel et des expériences scientifiques jusqu’à la Lune.
Source : Le Monde.fr
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