Une gestion jugée habile de la pandémie de Covid-19 a permis à Yuriko Koike de faire oublier le maigre bilan de son premier mandat et d’être réélue, dimanche 5 juillet, au poste de gouverneur de Tokyo. Avec 60,7 % des voix, Mme Koike, qui promet de réformer Tokyo en donnant une large place au numérique, bénéficiait du soutien du Parti libéral-démocrate (PLD) et du parti Komei, les formations de la coalition au pouvoir, et a largement devancé une opposition divisée entre 21 candidats. Le premier d’entre eux, Kenji Utsunomiya, soutenu par le Parti démocrate constitutionnel et le Parti communiste, n’a pas dépassé 14,1 % des suffrages.
« Je suis très heureuse et ressens en même temps une lourde responsabilité, a déclaré Mme Koike, alors que la métropole de 13 millions d’habitants fait face à une résurgence des cas de Covid-19, repassés au-dessus de la centaine par jour depuis le 2 juillet. C’est un moment important. Il faut se préparer à une deuxième vague. » La gouverneure n’envisage toutefois pas de remettre en place les restrictions aux activités économiques et plaide pour une approche « ciblée ».
La menace persistante du virus a occupé l’essentiel d’une campagne marquée par l’absence de débats entre les candidats et les limites aux traditionnelles interventions dans les lieux publics. Mme Koike, 67 ans, n’a eu de cesse de vanter sa gestion de la pandémie. Grâce à des interventions sur Internet, une communication claire et des messages efficaces, elle est apparue plus impliquée que le premier ministre, Shinzo Abe. Elle a poussé le gouvernement central à déclarer l’état d’urgence pour Tokyo. La capitale fut ainsi la première administration locale à demander aux entreprises de fermer, en échange d’aides financières.
Des engagements non honorés
L’autre enjeu du scrutin concernait les onéreux Jeux olympiques de 2020 à Tokyo, reportés à juillet 2021. Selon un sondage de la chaîne publique NHK, 53 % des Tokyoïtes pensent qu’ils devraient être à nouveau reportés, voire annulés, contre 27 % qui plaident pour leur maintien aux dates prévues. Mme Koike, comme le gouvernement et le comité d’organisation, souhaite s’en tenir au nouveau calendrier, tout en appelant à des JO « simplifiés ».
Ces questions, ajoutées au soutien indéfectible du puissant PLD, ont permis d’occulter le bilan de son premier mandat. Les engagements pris lors de la campagne de 2016 – réduire à zéro le nombre d’enfants sur les listes d’attente pour les crèches ou lutter contre l’excès de travail et les transports surchargés aux heures de pointe – n’ont pas été honorés. Les quatre années écoulées restent marquées par l’imbroglio du transfert du célèbre marché aux poissons de Tsukiji vers le quartier de Toyosu. Après l’avoir bloqué, Mme Koike l’a accepté, sur fond de soupçons de manipulation des données sur la présence de produits dangereux dans les sols de Toyosu.
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Source : Le Monde.fr
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