De l’argent pour des bébés. Ainsi l’a proclamé le premier ministre, Fumio Kishida, qui a promis dans son discours de politique générale, lundi 23 janvier, « des mesures sans précédent pour enrayer la chute de la natalité et permettre à chacun de participer à l’éducation des enfants ».
La question de la natalité a dominé cette allocution de quarante-cinq minutes. Quelques jours plus tôt, le gouvernement avait annoncé que le nombre de naissances était probablement passé, en 2022, sous la barre des 800 000, du jamais-vu depuis les premières statistiques en la matière, en 1899. La population du Japon au 1er janvier était estimée à 124,77 millions d’habitants, soit une baisse de 0,43 % sur un an. Vingt-neuf pour cent des Japonais ont plus de 65 ans et 11,6 % ont moins de 14 ans.
« Nous sommes sur le point de ne plus pouvoir maintenir le fonctionnement de la société », s’est alarmé M. Kishida. La baisse de la natalité, régulière depuis les années 1970, s’est accélérée avec l’épidémie de Covid-19. Elle se traduit déjà par des pénuries de main-d’œuvre dans un pays rétif à l’immigration, une désertification accélérée des campagnes et des difficultés croissantes pour financer les retraites – même s’il est désormais possible de travailler jusqu’à 70 ans – et la sécurité sociale. Le financement de ces services représente 33,7 % du budget de l’exercice 2022, deux fois plus qu’en 1990.
Coût élevé de l’éducation
Pour relancer la natalité, le gouvernement prévoit de créer, en avril, une agence des affaires familiales, chargée de réfléchir à l’amélioration des services de garde d’enfants, à l’environnement de travail, mais aussi à la hausse des allocations familiales, dont le doublement devrait être acté en juin. Le système actuel accorde de 5 000 à 15 000 yens (35 à 106 euros) selon les revenus des parents, par enfant, jusqu’à la fin de la scolarité obligatoire, à 15 ans. Le gouvernement envisage de supprimer la limite de revenu et de maintenir l’allocation jusqu’aux 18 ans. Il pourrait aussi l’augmenter à 60 000 yens pour un troisième enfant.
Autre mesure à l’étude, la hausse de l’allocation forfaitaire de 420 000 yens accordée à la naissance d’un enfant. Le ministre de la santé, du travail et des affaires sociales, Katsunobu Kato, souhaite la porter à 500 000 yens. Le gouvernement réfléchit également à un système de coupons pour les familles ayant des enfants âgés de moins de 2 ans, pouvant servir à payer produits et services liés à l’éducation.
Afin de lutter contre la désertification, le gouvernement japonais va augmenter en avril, à 1 million de yens par enfant, l’aide aujourd’hui fixée à 300 000 yens, aux familles qui quittent la métropole de Tokyo pour vivre pendant au moins cinq ans dans une zone rurale.
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Source : Le Monde.fr