L’industrie nippone souffre de la guerre commerciale sino-américaine et d’une relation dégradée avec la Corée du Sud.
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Tensions commerciales entre Américains et Chinois et imbroglio avec la Corée du Sud pèsent sur l’activité au Japon. Lundi 2 septembre, Tokyo a annoncé une baisse de 6,9 % des investissements des industriels entre avril et juin, la première depuis huit trimestres. Le même jour était annoncé un recul des profits des entreprises de 12 % sur une période identique. Les exportations souffrent également : elles se sont repliées de 1,6 % en juillet, pour le huitième mois consécutif. Vers la Chine, le recul est plus net encore, avec une chute de 9,3 %.
Ces chiffres décevants sont attribués aux conséquences du bras de fer qui oppose les Etats-Unis et la Chine, dont le dernier rebondissement est la décision de Pékin, annoncée le 2 septembre, de saisir l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour protester contre l’imposition, le 1er septembre, par les Etats-Unis de taxes douanières à 15 % sur l’équivalent de 110 milliards de dollars (100 milliards d’euros) d’importations chinoises.
Un nouveau coup dur pour les groupes nippons vendant aux Etats-Unis des produits assemblés en Chine et qui se voient contraints de transférer leurs productions, principalement vers l’Asie du Sud-Est. C’est ainsi que Ricoh, qui réalise 28 % de ses ventes aux Etats-Unis, a déplacé en juillet la production de photocopieurs de l’empire du Milieu vers la Thaïlande. Nintendo a fait de même pour ses consoles Switch, et Kyocera a transféré vers le Vietnam sa production d’imprimantes. « L’effet sur nos résultats devrait être limité », veut croire son PDG, Hideo Tanimoto.
Relocalisations
Pour sa part, Sony estime que les tensions commerciales, qui pourraient l’obliger à augmenter les prix des consoles PlayStation et des appareils photo, pourraient faire baisser de 10 milliards de yens (86 millions d’euros) ses profits – sur 500 milliards de yens attendus – pour l’exercice en cours.
D’autres relocalisent au Japon. « Nous allons transférer au Japon des moules fabriqués en Chine, où ils seront traités avant d’être expédiés vers les Etats-Unis », a déclaré Kuniyuki Watanabe, le PDG de Kasai Kogyo, fabricant de moules pour pièces détachées automobiles.
Quant aux groupes nippons installés aux Etats-Unis, ils ont « augmenté leurs stocks de produits importés de Chine avant le 1er septembre », a pu constater Atsusuke Kawada, de la JETRO, l’organisation japonaise du commerce extérieur.
Source : Le Monde.fr
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