C’est une épreuve qui se superpose à une autre. Les fortes pluies tombées sur la région japonaise du Kyushu (sud-ouest), qui ont déjà causé la mort de quarante-neuf personnes, s’ajoutent aux craintes de propagation du SARS-CoV-2, qui a contaminé 20 000 personnes et entraîné près de 1 000 décès dans l’Archipel. La menace contraint les autorités à prendre des mesures de prévention, tout en protégeant les populations des inondations et des glissements de terrain, qui se poursuivent.
Mardi 7 juillet, le ministère du territoire et des transports a dû se résoudre à ouvrir le barrage de Shimouke, dans le département d’Oita (Kyushu), avec le risque de faire monter un peu plus le niveau des eaux en aval. De quoi inquiéter, dans une région durement touchée depuis le 3 juillet. Le premier ministre, Shinzo Abe, a demandé le passage des zones sinistrées sous le statut de « catastrophe naturelle » dans les meilleurs délais, « pour une reconstruction rapide ». Il avait auparavant ordonné le déploiement de 40 000 policiers, pompiers et membres des Forces japonaises d’autodéfense, dans la région sinistrée.
Plus de 500 millimètres de précipitations sont tombés en trois jours sur de larges zones du Kyushu et la pluie pourrait, selon l’agence de météorologie (JMA), durer jusque dans la matinée du 8 juillet. La JMA maintient son niveau 5 – le plus élevé – d’alerte spéciale aux fortes précipitations dans certaines zones du nord du Kyushu. Elle a émis un niveau d’alerte élevée sur une large partie de l’archipel, le front pluvieux se dirigeant vers le Nord-Est. « Nous voulons que les habitants des zones soumises aux alertes spéciales prennent immédiatement des mesures pour assurer leur sécurité », a déclaré Yoshihisa Nakamoto, responsable des prévisions de la JMA.
Séparations en carton
Sur le terrain, les autorités ont recommandé à 1,22 million de personnes d’évacuer. Elles le font, avec la contrainte supplémentaire d’éviter la propagation du coronavirus. Un peu plus de 1 000 cas de Covid-19 ont été détectés dans le Kyushu.
Dans les centres d’évacuation, le plus souvent des gymnases, les autorités prennent la température de chaque personne et ont aménagé l’espace pour maintenir la distanciation physique. « Un centre peut accueillir normalement soixante évacués. Pour respecter les distances, nous limitons la capacité à trente et demandons à certains de se rendre dans un autre refuge », a déclaré à l’agence de presse Kyodo Toshihiko Nakamura, responsable des pompiers de Minamata, dans le département de Kumamoto.
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Source : Le Monde.fr
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