Les industriels nippons n’ont pas tardé à profiter des 243,5 milliards de yens (2,1 milliards d’euros) débloqués fin avril par le gouvernement pour rapatrier leurs activités dans l’Archipel. Le géant de l’électroménager Iris Ohyama l’a fait pour sa production de masques, passée de Dalian (nord-est de la Chine) à Kakuda, dans le nord-est du Japon. Le groupe en produit 150 millions par mois depuis début juin sur son nouveau site.
D’autres pourraient suivre. Le premier ministre, Shinzo Abe, a plaidé pour que « la production dépendant d’un seul pays de produits à forte valeur ajoutée soit rapatriée au Japon ». Pour les autres produits, M. Abe recommande une diversification vers l’Asie du Sud-Est. Au risque de fâcher Pékin, qui s’inquiéterait de cette politique au moment où les relations bilatérales s’améliorent.
Grèves et destructions
La pandémie de Covid-19 a mis en évidence la dépendance de l’Archipel : 20 % des pièces détachées et des matériaux importés viennent de Chine. Pour les groupes nippons, pourtant parmi les pionniers des investissements en Chine, de tels transferts de production ne sont pas nouveaux. En 2012, au plus fort des tensions avec Pékin autour des îlots disputés Senkaku (appelés Diaoyu en Chine), les industriels nippons présents avaient subi des grèves, voire des destructions de matériel.
Ils avaient alors diversifié leurs implantations géographiques, principalement vers la Thaïlande et le Vietnam. En 2018, l’intensification de la guerre commerciale entre Washington et Pékin, menée à coups de hausses des droits de douane, avait aussi incité certains, comme Toshiba Machine, à relocaliser dans l’Archipel.
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Source : Le Monde.fr
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