Le premier ministre japonais est arrivé mardi 21 mars à Kiev, où il va s’entretenir avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Longtemps envisagée par un Japon hésitant en raison du risque sécuritaire, cette visite surprise dans une Ukraine en guerre doit permettre à M. Kishida, selon le ministère nippon des affaires étrangères, de « transmettre au président Zelensky son respect pour le courage et la persévérance du peuple ukrainien, qui défend sa patrie sous son commandement, ainsi que la solidarité et le soutien infaillible à l’Ukraine du Japon et du G7 ». L’Archipel est le pays hôte du G7 cette année. La visite coïncide avec celle du président chinois Xi Jinping à Moscou pour une rencontre avec son homologue russe Vladimir Poutine.
M. Kishida a écourté de quelques heures une visite en Inde. Il a pris l’avion pour l’aéroport de Rzeszow, en Pologne. De là, il a gagné la gare de Przemysl, où il est monté dans un train pour Kiev vers 1 h 30 du matin. Fumio Kishida était le seul dirigeant du G7 à ne pas avoir fait le déplacement en Ukraine. « La situation en Ukraine et le soutien à l’Ukraine seront un thème majeur du sommet du G7 à Hiroshima. Dans ce contexte, il était essentiel que le premier ministre Kishida se rende à Kiev et s’entretienne avec le président Zelensky pour évoquer la situation sur le terrain », a expliqué le secrétaire général du Parti libéral-démocrate (PLD, au pouvoir), Toshimitsu Motegi, à la chaîne publique NHK. L’initiative a été saluée par Katsuya Okada, dirigeant du Parti démocrate constitutionnel (PDC), la principale formation de l’opposition.
Matériel militaire « non létal »
La visite est la première d’un responsable japonais depuis l’invasion militaire de la Russie en février 2022 et la première d’un chef de gouvernement japonais dans une zone de conflit depuis la fin de la seconde guerre mondiale.
Tokyo s’est joint aux sanctions occidentales contre la Russie et a envoyé à l’Ukraine du matériel militaire « non létal » comme des casques et des gilets pare-balles. Le Japon n’a pas été plus loin, sa Constitution pacifiste et les principes entourant les exportations d’armes lui interdisant de livrer du matériel de guerre. En février, le Japon a annoncé une aide de 5,5 milliards de dollars (5,1 milliards d’euros) à l’Ukraine, principalement pour la reconstruction et l’aide humanitaire. Et M. Kishida a invité M. Zelensky à participer, en ligne, au sommet du G7.
La visite de M. Kishida ne faisait pas l’unanimité dans l’Archipel. « Ce que fait l’OTAN peut être différent de ce que fait le Japon », déclarait en février un diplomate au quotidien de centre gauche Asahi, en ajoutant que six des pays du G7 sont membres de l’Alliance Atlantique.
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Source : Le Monde.fr