Les termes de la nouvelle relation entre Renault et Nissan sont maintenant actés. Le conseil opérationnel de l’alliance, l’entité à travers laquelle Renault, Nissan et Mitsubishi travaillent ensemble, s’est tenu en visioconférence, jeudi 26 janvier, dans la matinée heure de Paris et l’après-midi heure de Yokohama. Lundi 30 janvier, sous pression des autorités boursières après de nombreuses fuites dans la presse, les constructeurs automobiles ont envoyé, chacun de leur côté, un communiqué pour indiquer que les discussions ont « franchi une étape majeure ». Interminables, ces négociations sont en cours depuis le printemps 2022. Les conseils d’administration doivent se tenir cette semaine, et une présentation aux analystes financiers est prévue à Londres lundi 6 février. Une ville choisie comme un « terrain neutre » : ni Yokohama, siège de Nissan, ni Paris et encore moins Amsterdam, où l’ancien PDG de l’alliance Carlos Ghosn avait installé le siège.
Cet accord sera-t-il un nouvel élan dans les relations entre Renault et Nissan ou un divorce qui ne dit pas son nom ? Les dirigeants de Renault, Jean-Dominique Senard et Luca De Meo, s’efforcent encore de faire passer cette évolution de leur partenariat avec Nissan et Mitsubishi comme un « renforcement des liens », une « relance », même si le Français accepte de réduire sa participation dans Nissan de 43,4 % à 15 %, l’équivalent de la participation de Nissan dans Renault. L’accord prévoit que cette participation croisée sera plafonnée à 15 % en capital et en droits de vote.
Mais, côté Nissan, la tonalité est assez différente, même si on s’attache à ne pas embarrasser le partenaire français. Les discussions ont duré si longtemps « parce qu’on ne dénoue pas si facilement vingt ans de partenariat », explique une source proche du constructeur japonais : « un divorce c’est toujours compliqué ». Vu de Yokohama, l’accord, que le gouvernement japonais a pris soin de faire valider par une lettre du ministre de l’économie, Bruno Le Maire, à la fin de 2022, permet au groupe japonais de « retrouver son indépendance ».
Privé de droit de vote chez Renault
En réalité, les équipes de Nissan n’ont jamais vraiment accepté de passer sous le contrôle de Renault, le 27 mars 1999, une opération habilement menée par Louis Schweitzer, à l’époque PDG du constructeur français. Le groupe japonais au bord de la faillite devait être racheté par Daimler, un groupe allemand qu’il considérait comme son égal sur le plan technologique à la différence de Renault. Mais Daimler s’était retiré. Même si Nissan s’est ensuite redressé spectaculairement sous la houlette de Carlos Ghosn, devenant beaucoup plus gros et profitable que Renault, la méfiance a toujours été là.
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Source : Le Monde.fr
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