La Corée du Nord a testé des missiles de croisière à longue portée, signalant un nouveau renforcement de ses capacités offensives et marquant une étape de la course aux armements dans la péninsule coréenne. Réalisés samedi 11 et dimanche 12 septembre, ils ont été annoncés lundi par l’agence nord-coréenne KCNA. Ces « armes stratégiques de grande importance » pour dissuader, garantir la sécurité de la Corée du Nord et « endiguer fortement » les manœuvres des « forces hostiles », seraient parties de lanceurs mobiles.
Ressemblant au Tomahawk américain, ils auraient parcouru 1 500 km en plus de deux heures et en suivant des trajectoires variables, avant de toucher leur cible au large des côtes nord-coréennes. Le dirigeant Kim Jong-un n’a pas assisté à ces tirs, précise KCNA, alors qu’il est généralement présent lors des essais de nouveaux armements.
Les tirs de missiles de croisière ne sont pas interdits par les sanctions onusiennes imposées à Pyongyang, qui ne concernent que les missiles balistiques. Or, les nouveaux engins mis au point sont, selon Ankit Panda, spécialiste de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, nom officiel de la Corée du Nord), « les premiers missiles de croisière à longue portée et les premiers missiles de croisière à capacité nucléaire ». Des ogives nucléaires peuvent équiper de tels missiles.
« Extrême inquiétude »
« Cette activité met en évidence l’intérêt constant de la RPDC pour le développement de son programme militaire et les menaces que cela représente pour ses voisins et la communauté internationale », a réagi le commandement américain pour la zone indo-pacifique (Indopacom). Les missiles testés peuvent atteindre l’essentiel du territoire japonais. Faisant part de son « extrême inquiétude », le porte-parole du gouvernement nippon, Katsunobu Kato, y a vu une « menace sérieuse pour la paix et la sécurité du Japon » et a souligné l’importance d’un renforcement des défenses antimissiles.
Les militaires n’auraient aucune idée des trajectoires suivies par ces missiles qui, volant à basse altitude, sont difficiles à repérer
En Corée du Sud, l’état-major a refusé de donner des détails sur les tirs. Cité par le quotidien JoongAng Ilbo, un responsable gouvernemental aurait admis que ni les Américains ni les Sud-Coréens n’avaient détecté les lancements, « avant qu’ils ne se produisent mais aussi après. Le gouvernement et l’armée sont sous le choc ». Les militaires n’auraient aucune idée des trajectoires suivies par ces missiles qui, volant à basse altitude, sont difficiles à repérer.
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Source : Le Monde.fr
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