Vingt-quatre heures après l’incendie, au cours duquel 34 personnes sont mortes, le profil du principal suspect se précise.

Par Publié aujourd’hui à 12h47, mis à jour à 13h42

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Devant le studio KyoAni à Kyoto (Japon), le 20 juillet.
Devant le studio KyoAni à Kyoto (Japon), le 20 juillet. KIM KYUNG-HOON / REUTERS

Vingt-quatre heures après l’incendie du studio d’animation KyoAni à Kyoto, au cours duquel 34 personnes sont mortes, le profil du principal suspect dans cette affaire se précise. Selon la police, l’homme âgé de 41 ans s’appelle Shinji Aoba. Il souffre apparemment de problèmes psychiatriques. Gravement brûlé dans l’incendie qu’il a provoqué, il a été hospitalisé sous surveillance policière. Il n’a pas encore été interrogé ni formellement inculpé.

A la suite d’études secondaires dans le département de Saitama, au nord de Tokyo, il avait travaillé comme intérimaire à la municipalité puis dans un bureau de poste. En 2012, il avait braqué une supérette avec un couteau pour voler de l’argent avant de se constituer prisonnier le jour même, se disant membre de la secte Aum Shinrikyo, responsable de l’attaque terroriste au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995. Ce qui n’a jamais été confirmé. Il avait été condamné à trois ans et six mois de prison.

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Volumineux paquet

A sa sortie de prison, il vécut dans des logements destinés aux anciens prisonniers puis, depuis 2016, dans un petit appartement du département de Saitama où il se disputait fréquemment avec ses voisins en raison du tapage nocturne auquel il se livrait. La police était intervenue à plusieurs reprises. Selon la chaîne de télévision nationale NHK, souffrant de problèmes psychiatriques, il était suivi par des aides-soignantes qui lui rendaient visite.

La veille ainsi que le matin de l’incendie, une collégienne l’avait aperçu assis dans un parc à proximité du siège de KyoAni avec un volumineux paquet à côté de lui. Non loin ont été retrouvés les emballages des jerricanes d’essence qu’il a utilisés. La collégienne l’a reconnu en raison des vêtements qu’il portait lorsqu’il fut appréhendé par la police après avoir essayé de fuir.

Dans un commentaire sur le site japonais Yahoo News, le sociologue Mikio Kawai, de l’université de Yokohama, estime que par rapport aux cas de violence aveugle (attentat de la secte Aum ; déchaînement de haine contre des voisins ou meurtre indiscriminé comme celui survenu en 2008 dans le quartier d’Akihabara à Tokyo), l’incendie du bâtiment de KyoAni est particulier : « L’auteur a utilisé de l’essence et non un couteau [comme c’est le plus souvent le cas dans ces types d’agressions au Japon] en se mettant lui-même en danger. Son acte pose la question du processus psychologique qui l’a conduit à l’acte et de l’isolement social dont il était ou non victime. »

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Source : Le Monde.fr

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