L’empereur Naruhito et l’impératrice Masako n’ont eu qu’une fille, rendant inévitable un futur débat sur la discrimination de genre.
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Lors de la cérémonie d’intronisation de l’empereur Naruhito, mercredi 1er mai, au cours de laquelle lui ont été présentés les attributs de sa charge (le sabre, le joyau et les sceaux impériaux), les femmes de la famille impériale n’étaient pas présentes. Seule Satsuki Katayama, ministre chargée de l’égalité femmes-hommes et unique femme du gouvernement, y assista. La maison impériale japonaise n’est guère féministe et l’intronisation de Naruhito soulèvera, tôt ou tard, une question qui taraude la monarchie : l’accession d’une femme au trône impérial.
Au-delà de l’anachronisme qu’elle représente pour une monarchie constitutionnelle du début du XXIe siècle, la discrimination à l’égard des femmes du code de la maison impériale obscurcit l’avenir. Le nouvel empereur et son épouse, l’impératrice Masako, n’ont en effet qu’une fille : Aiko, âgée de 17 ans.
Or, depuis le basculement du Japon dans l’ère moderne au milieu du XIXe siècle, le code de la maison impériale écarte les femmes de la succession au trône. Auparavant, le titre de tenno (« maître du Ciel »), traduit traditionnellement par « empereur », n’était pas genré et il pouvait revenir à une femme. La dernière en date fut Go-Sakuramachi, qui régna à 1762 à 1770.
Quelques accommodements
A la suite de la réforme de Meiji (1868) fut instituée, sur le modèle prussien, une succession patrilinéaire mettant en avant la lignée supposée ininterrompue des monarques depuis le mythique empereur Jimmu, qui aurait régné au VIe siècle avant J.-C.
Ininterrompue ? Avec quelques accommodements cependant… Jusqu’à l’empereur Showa (nom posthume d’Hirohito, qui régna de 1926 à 1989), les enfants des concubines palliaient l’absence de descendant mâle d’un couple impérial. Hirohito écarta cette tradition et eut un garçon, Akihito. Le code de la maison impériale de 1947, qui reprit sur ce point les dispositions de celui de 1889 sur la succession patrilinéaire, ne reconnaît comme héritier au trône que les garçons dont le père est lui-même membre de la famille impériale.
Selon les sondages, plus de 80 % des Japonais sont favorables à ce qu’une femme accède au trône
A la suite de la naissance en 2001 de la princesse Aiko, un débat s’était ouvert sur le maintien de ce système de succession, puis il s’est enlisé avec la naissance, en 2006, du prince Hisahito, fils du frère de l’empereur Naruhito, qui rendait la question moins urgente, sans pour autant la résoudre.
Source : Le Monde.fr
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