Profitant de la complexe transition du pouvoir aux Etats-Unis, la Chine pousse ses pions au Japon et en Corée du Sud, s’efforçant de renforcer ses liens avec ces importants partenaires commerciaux et de dissiper la défiance suscitée par son attitude sur les questions territoriales, à Hongkong ou Taïwan.
A Séoul, jeudi 26 novembre, son chef de la diplomatie, Wang Yi, a insisté sur l’importance de sa venue en pleine pandémie de Covid-19, décidée pour « montrer l’importance que nous attachons aux relations Chine-Corée du Sud ». Avec le président, Moon Jae-in, il a discuté d’une visite de son homologue Xi Jinping, prévue une fois la pandémie calmée.
Les deux parties ont abordé les questions de sécurité régionale, entre autres la Corée du Nord, et la coopération économique et sanitaire.
L’atmosphère à Tokyo, les 24 et 25 novembre, était moins positive, sans pourtant être hostile. Wang Yi, connu comme un fin connaisseur du Japon, où il fut ambassadeur et dont il parle la langue, a délivré un message de Xi Jinping, exprimant son espoir de relations positives avec le premier ministre, Yoshihide Suga, et d’une « coopération renforcée contre la pandémie et pour la reprise économique ».
Volonté de coopérer
Les îlots disputés en mer de Chine, nommés Senkaku côté japonais et Diaoyu côté chinois, administrés par Tokyo mais revendiqués par Pékin, ont quelque peu assombri les échanges. M. Suga, qui a également abordé les questions hongkongaise et nord-coréenne, a regretté les incursions répétées – une vingtaine de fois depuis le début de l’année – de navires chinois dans les eaux territoriales que le Japon considère comme siennes. Wang Yi a insisté sur le droit de la Chine à défendre sa souveraineté mais espéré que la question « n’affecte pas les progrès durement réalisés dans les relations sino-japonaises et le développement futur des relations bilatérales ».
De fait, elle n’a pas occulté une volonté affichée de coopérer, les deux pays décidant de relancer les voyages d’affaires avec un assouplissement des règles de quarantaine, de travailler ensemble sur le changement climatique, la santé et le commerce en ligne, mais aussi pour le succès des Jeux olympiques de Tokyo de l’été 2021 et de ceux de Pékin, à l’hiver 2022.
Les discussions, présentées comme « franches » par la partie nippone, traduiraient selon Shunsuke Shigeta, analyste au Nihon Keizai, la volonté de M. Suga de mettre, plus que son prédécesseur Shinzo Abe, « l’accent sur le maintien d’un équilibre dans les relations du Japon avec les Etats-Unis et la Chine ».
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Source : Le Monde.fr