Tokyo a de nouveau condamné, mardi 29 août, les actes contre les Japonais imputés à la Chine, depuis le début du rejet en mer des eaux de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima.
Le Japon a commencé, jeudi, à rejeter dans l’océan Pacifique l’eau de Fukushima issue des injections nécessaires pour refroidir des réacteurs endommagés de la centrale de Fukushima Daiichi depuis le tsunami de 2011 dans le nord-est du Japon. Cette opération a été validée par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), et Tokyo assure qu’elle sera sans danger pour l’environnement et la santé humaine. La Chine a toutefois suspendu depuis la semaine précédente toutes ses importations de produits de la mer en provenance du Japon, en réaction au début du rejet de l’eau.
Depuis, une vague de harcèlement téléphonique à l’encontre d’entreprises japonaises et des jets de pierre contre des écoles nippones en Chine sont survenus. Ces actes sont « extrêmement regrettables et inquiétants », a déclaré, mardi, le ministre des affaires étrangères japonais, Yoshimasa Hayashi.
M. Hayashi a par ailleurs confirmé qu’une brique a été lancée contre l’ambassade du Japon en Chine. Interrogée mardi par l’Agence France-Presse, l’ambassade a confirmé que ces informations étaient « dans l’ensemble exactes ». « Jusqu’à présent, il n’y a pas eu de manifestations ou de violences (…). Mais il y a quelques personnes, seules, qui ont, devant notre porte (…) fait ce que vous venez d’évoquer », a rapporté un porte-parole de l’ambassade. Ces individus ont été « interpellés » par les forces de sécurité chinoises postées devant l’ambassade, a-t-il précisé.
Interrogé sur les mesures que Pékin prendrait à la suite de ces incidents, le porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois, Wang Wenbin, avait déclaré lundi que la Chine « protège toujours la sécurité et les droits et intérêts légitimes des étrangers en Chine, conformément à la loi ».
« Nous demandons instamment au côté japonais de répondre aux préoccupations légitimes de toutes les parties, d’arrêter immédiatement le déversement d’eau contaminée par le nucléaire dans la mer, de consulter pleinement ses voisins et les autres parties prenantes, et de se débarrasser sérieusement de l’eau contaminée par le nucléaire de manière responsable », avait ajouté M. Wang.
La Chine priée de « fournir des informations exactes »
Lors d’une conférence de presse, M. Hayashi a pour sa part exhorté mardi le gouvernement chinois « à prendre immédiatement les mesures appropriées, notamment en appelant ses citoyens à agir calmement pour éviter que la situation ne s’aggrave, et à prendre toutes les mesures possibles pour assurer la sécurité des ressortissants japonais » en Chine.
M. Hayashi a également appelé Pékin à « fournir des informations exactes sur l’eau traitée » de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, dont le rejet en mer a commencé jeudi 24 août, « plutôt que de susciter inutilement l’inquiétude de la population en fournissant des informations dépourvues de tout fondement scientifique ».
L’eau a été traitée pour la débarrasser de ses substances radioactives, à l’exception du tritium, puis diluée avec de l’eau de mer avant le rejet dans l’océan, afin que son niveau de radioactivité ne dépasse pas le plafond visé de 1 500 becquerels par litre. Soit un niveau quarante fois inférieur à la norme japonaise pour ce type d’opération, qui est une pratique courante de l’industrie nucléaire dans le monde entier.
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Des tests de l’eau de mer réalisés depuis le début du rejet ont confirmé que le niveau de radioactivité était conforme aux prévisions et ne dépassait pas le plafond fixé, selon Tepco, l’opérateur de la centrale, et les autorités nippones.
Sur la base de ses propres analyses, l’AIEA a aussi assuré jeudi dernier, que le degré de radioactivité de l’eau tritiée que le Japon a commencé à évacuer était « bien en dessous » de la limite opérationnelle fixée de 1 500 becquerels par litre.
Au total, le Japon compte évacuer dans l’océan Pacifique plus de 1,3 million de mètres cubes d’eau tritiée de Fukushima jusqu’au début des années 2050, selon le calendrier actuel.
Source : Le Monde.fr
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