Le nombre de disparus dans le puissant séisme du Nouvel An dans le centre du Japon a été revu nettement à la hausse par les autorités locales, pour atteindre 323 personnes, soit le triple du bilan précédent, ont-elles annoncé, lundi 8 janvier après-midi. Jusqu’à présent, le nombre de personnes portées disparues était de 103 personnes, 168 morts et 565 blessés.
La majorité des personnes dont les proches sont sans nouvelles a été signalée dans la ville de Wajima, l’une des plus durement frappées par le tremblement de terre de magnitude 7,5 sur la péninsule de Noto, au bord de la mer du Japon.
La ville a notamment été le théâtre de graves incendies. Le séisme, suivi de centaines de répliques, a provoqué dans toute la région des milliers de glissements de terrain et l’effondrement de bâtiments et de routes. Il a aussi déclenché un tsunami avec des vagues de plus de 1 mètre de hauteur sur la côte de la péninsule de Noto, une étroite bande de terre d’une centaine de kilomètres de long. La secousse a été ressentie jusqu’à Tokyo, située à 300 kilomètres.
Les recherches se poursuivent malgré une météo difficile
Lundi, les milliers de secouristes venus de tout le Japon, qui continuent à explorer les décombres à la recherche des corps, doivent composer avec la neige qui est tombée sur la péninsule de Noto, se déposant en couches de plus de 10 centimètres par endroits, et des températures ne dépassant pas 4 °C.
« Pour tous ceux qui attendent de l’aide sous les décombres et pour leurs familles, s’il vous plaît n’abandonnez pas vos efforts », a demandé le premier ministre, Fumio Kishida, au cours d’une réunion lundi, cité par la chaîne de télévision FNN.
De nouveaux glissements de terrain dus aux précipitations sont à craindre, et le verglas devrait contribuer à rendre difficile la circulation sur les voies endommagées par le séisme, ont prévenu les autorités.
Les services de secours poursuivent également leurs efforts pour parvenir à atteindre plus de 2 000 personnes parfois en situation critique, isolées en raison des routes endommagées par le séisme, et leur acheminer vivres et équipements.
Le gouverneur du département d’Ishikawa, Hiroshi Hase, a souligné auprès de la chaîne de télévision publique NHK qu’il fallait « à tout prix empêcher des morts » parmi les réfugiés de la catastrophe, alors que quelque 29 000 personnes étaient abritées dimanche dans 404 refuges gouvernementaux.
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« Apporter aux gens le minimum d’aide humanitaire pour qu’ils puissent survivre est un défi », a expliqué, sur la chaîne TV Asahi, Hisayoshi Kondo, à la tête d’une équipe d’assistance médicale dépêchée sur place, estimant que, « dans les zones isolées, l’approvisionnement en eau et nourriture est encore insuffisant ».
Situation sanitaire critique dans les refuges
Mais, à cause de l’accès difficile aux endroits où sont réfugiés les habitants, même « l’envoi de matériel de secours depuis l’ensemble du pays ne résout pas le problème », a commenté ce médecin.
Selon le maire de la ville de Wajima, la situation sanitaire est critique dans les refuges. « Les centres d’évacuation sont bondés et les maladies infectieuses comme le norovirus et le Covid-19 font leur apparition », a ainsi mis en garde Shigeru Sakaguchi dimanche lors d’une réunion sur l’aide aux personnes sinistrées, selon le quotidien Asahi Shimbun.
Le gouverneur d’Ishikawa a fait savoir que les autorités préparaient des lieux de refuge supplémentaires avec suffisamment d’eau, de nourriture et d’appareils de chauffage, notamment en réquisitionnant des chambres d’hôtel.
Environ 18 000 habitations étaient, par ailleurs, toujours privées d’électricité, et 66 000 foyers n’avaient pas accès à l’eau courante, dimanche.
Ce séisme est le premier à causer la mort de plus de 100 personnes au Japon depuis le tremblement de terre ravageur de Kumamoto (Sud-Ouest) qui a fait 276 morts en 2016. Situé sur la « ceinture de feu » du Pacifique, le Japon est l’un des pays où les tremblements de terre sont les plus fréquents.
L’archipel est hanté par le souvenir du terrible séisme de magnitude 9,0 suivi d’un tsunami en mars 2011 sur ses côtes nord-est, une catastrophe qui avait fait quelque 20 000 morts et disparus. Ce désastre avait aussi entraîné l’accident nucléaire de Fukushima, le plus grave depuis celui de Tchernobyl, en 1986.
Source : Le Monde.fr
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