Shinzo Abe hospitalisé dans un état grave. L’ancien premier ministre japonais a été la cible de coups de feu vers 11 h 30, vendredi 8 juillet. M. Abe prononçait un discours public à un carrefour près de la gare de Yamato-Saidaiji à Nara, dans l’ouest du Japon. Il intervenait dans le cadre de la campagne pour les élections sénatoriales du 10 juillet.
Les secours font état d’un arrêt cardiorespiratoire mais son décès n’était pas confirmé en début d’après-midi. « Son état reste inconnu », a réagi le Parti libéral démocrate (PLD) au pouvoir. Participant lui aussi à la campagne des sénatoriales, l’actuel premier ministre, Fumio Kishida, devait intervenir dans le département de Yamagata (Nord). « Nous réunissons les informations avant d’envisager ce qu’il convient de faire », a-t-il déclaré avant de revenir à Tokyo, où le gouvernement a mis en place une cellule d’urgence.
« Un homme est arrivé par-derrière ; le premier coup de feu n’était qu’un bruit très fort et personne n’est tombé, mais au moment du deuxième coup de feu, M. Abe s’est effondré. De nombreuses personnes se sont rassemblées autour de lui et lui ont fait des massages cardiaques », a expliqué à la chaîne publique NHK une femme présente au moment des faits. Blessé au cou et inconscient, Shinzo Abe a été transporté à l’hôpital de la ville avant d’être transféré par hélicoptère au centre hospitalier universitaire de Kashihara, voisine de Nara.
L’auteur des tirs, un homme d’une quarantaine d’années appelé Tetsuya Yamagami, a été arrêté. Il aurait utilisé un fusil de chasse. « Il ne s’est pas enfui et il a été plaqué au sol par les agents de sécurité », a ajouté la femme citée par la NHK.
« Abenomics »
Agé de 67 ans, M. Abe a commencé sa carrière politique aux côtés de son père, Shintaro Abe, alors ministre des affaires étrangères, qui décède en 1991 à l’âge de 67 ans. Le jeune Shinzo se voit alors contraint de lui succéder.
Dès le début de sa carrière parlementaire, Shinzo Abe se rallie à la frange la plus à droite du PLD. Nommé secrétaire de ce parti en 2003, il s’impose aux côtés du premier ministre Junichiro Koizumi (2001-2006), en s’attaquant à des dossiers tels que l’affaire des Japonais enlevés par des agents nord-coréens dans les années 1970-1980. Sa fermeté sert sa popularité dans une partie de l’opinion. Successeur de M. Koizumi en 2006, M. Abe accède au pouvoir avec un programme politiquement conservateur et économiquement néolibéral.
Un scandale touchant le système de retraite fait pourtant chuter sa popularité. Neuf mois après son arrivée au pouvoir, il perd les élections sénatoriales. Conjugués à une grave crise de rectocolite hémorragique – une maladie incurable dont il souffre depuis l’âge de 17 ans et pour laquelle il sera hospitalisé en 2007 –, ces problèmes l’obligent à démissionner.
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Source : Le Monde.fr